
Au moins 11 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide attribué à
Boko Haram dans la nuit de mercredi à jeudi dans une localité
frontalière du Nigeria.
« Un kamikaze Boko Haram
s’est fait exploser dans la nuit à Djakana », un village tout près de
la frontière avec le Nigeria, a indiqué une source sécuritaire.
« Sur le coup, sept personnes sont mortes, dont le
kamikaze. Quatre blessés ont ensuite succombé », a précisé cette source.
« D’autres blessés se trouvent à l’hôpital. Nous craignons une
évolution du nombre de victimes », a-t-elle poursuivi.
Quelques heures plus tard, le bilan a été en effet revu à
la hausse : « 11 morts, 4 blessés », a déclaré Midjiyawa Bakari, le
gouverneur de la région, précisant que les blessés avaient été évacués
sur deux hôpitaux de la région.
Les victimes appartiennent à un comité de vigilance
Selon cette source, la plupart des victimes étaient des
membres d’un comité de vigilance chargé de traquer les combattants de
Boko Haram. Ils étaient rassemblés dans une salle vidéo lorsqu’un
kamikaze s’est infiltré et a actionné sa charge explosive.
De son côté, le gouverneur a mis en cause « l’imprudence des jeunes
qui tiennent le vidéo club. Alors que les activités sont interdites, ils
prennent le risque de diffuser des films dans la nuit à l’aide d’un
groupe électrogène dans une brousse ».
« Il règne une certaine accalmie dans la région, mais nous demandons
aux populations d’attendre que nous leur donnions l’accord pour la
reprise des activités, surtout au niveau de la ligne de front », a
ajouté Midjiyawa Bakari.
Ces dernières semaines, aucun attentat-suicide n’avait
été enregistré dans cette région de l’extrême-nord du Cameroun, à la
frontière avec le Nigeria. La dernière attaque remonte à février
dernier, quand un double attentat-suicide perpétré dans le marché de Memé, à 13 kilomètres de Mora, avait fait au moins 19 morts.
Par Jeune Afrique avec AFP

