
Le moment est propice pour investir en
Afrique, et les investisseurs canadiens devraient étudier les
opportunités à long terme qu’offre le continent. Tel est le message
clair et puissant qui s’est dégagé d’un
petit-déjeuner de travail
organisé en marge du 22e Forum économique international des Amériques –
Conférence de Montréal, auquel participaient des invités de marque, dont
le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD),
Akinwumi Adesina, et l’ex-Premier ministre canadien, Jean Chrétien.
« L’Afrique est un continent très
résilient : l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, le
Mozambique, le Kenya et la Côte d’Ivoire comptent parmi les économies à
la croissance la plus rapide au monde », a déclaré M. Adesina,
s’adressant aux quelque 30 invités sont réunis ce matin du mercredi 15
juin 2016 dans les bureaux du cabinet d’avocats international Dentons,
situé au centre-ville de Montréal.
« Le taux de croissance de l’Afrique
atteint les 3,6 %, alors que celui de la croissance économique mondiale
est de 3,2 %. En comparaison, les États-Unis, l’Europe et le Japon
affichent respectivement des taux de croissance de 1,9 %, 1,5 % et 0,5
%. L’Afrique réalise un bon score compte tenu de sa situation très
difficile ».
L’ancien Premier ministre Jean Chrétien a
fait preuve du même optimisme que le président Adesina à l’égard du
continent : « Les chiffres que le Dr Adesina a présentés prouvent que
l’Afrique est une région du monde qui s’apprête à prendre son essor. Ce
continent compte 800 millions de personnes. Il est immense et
extrêmement riche en ressources ».
M. Chrétien a indiqué que, au cours de
ses différents déplacements en Afrique, il l’énorme potentiel
énergétique que présente la République démocratique du Congo l’a marqué.
« Grâce au fleuve Congo, ce pays dispose d’un potentiel de production
d’électricité supérieur à la totalité de l’électricité générée au
Québec. De plus, le potentiel énergétique y est suffisant pour fournir
de l’électricité aux 800 millions de personnes qui vivent en Afrique. Le
potentiel est extraordinaire. »
« L’Afrique se porte bien. Elle est
résiliente », a affirmé M. Adesina. Avant d’ajouter : « Les temps sont
durs, mais c’est le cas pour tout le monde. Je pense que les prévisions
demeurent très élevées ; toutefois, nous devons nous assurer que la
croissance est partagée, que le processus de croissance est plus
inclusif. »
Le défi majeur auquel l’Afrique est
confrontée aujourd’hui est le chômage des jeunes, a poursuivi Akinwumi
Adesina. Si 10 à 12 millions de jeunes Africains accèdent chaque année
au marché du travail, seulement trois millions d’emplois formels sont
créés par an. Lors des Assemblées annuelles 2016 de la Banque africaine
de développement, qui se sont déroulées en mai 2016 à Lusaka, la BAD a
lancé l’initiative « Des emplois pour les jeunes en Afrique », qui vise à
créer 25 millions d’emplois pour les jeunes au cours des 10 prochaines
années.
« L’Afrique sera le continent de demain.
Selon moi, c’est un lieu propice aux investissements », a déclaré M.
Chrétien, ajoutant que les Canadiens ont toujours entretenu de bonnes
relations de travail avec les pays du continent africain.
Déplorant que, pendant dix ans, le
Canada ait manifesté beaucoup moins d’intérêt pour l’Afrique Le Premier
ministre canadien a toutefois déclaré que son gouvernement doit
désormais tout mettre en œuvre pour renouer ses liens avec les pays
d’Afrique. « Nous avions acquis une solide réputation en Afrique. Nous
parviendrons à la rétablir. À présent, nous devons y retourner et y être
plus présents. Nous ne devons pas considérer l’Afrique comme un
continent dans le besoin, et nous devons étudier les possibilités
d’investissement qu’elle offre. »
« Que vous envisagiez d’investir dans
l’énergie, les énergies renouvelables, l’immobilier ou dans les
infrastructures, l’Afrique vous attend de pied ferme », a lancé le
président Adesina. « La Banque africaine de développement est prête à
collaborer avec le secteur privé. Je souhaite m’entretenir avec les
Canadiens sur l’énergie et discuter de ce que nous pouvons faire pour
travailler ensemble. »
Au nombre des invités au petit-déjeuner,
qu’avait organisé Michel Brunet, président du Conseil d’administration
de Dentons Canada, figuraient Francis Gatare, directeur général du
Conseil de développement du Rwanda ; Peter Gerber, président du Conseil
d’administration et directeur général de Lufthansa Cargo ; Hau Sing Tse,
administrateur de la BAD représentant le Canada ; ainsi que des
représentants du corps diplomatique, d’organisations caritatives et du
secteur privé.
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