
La compagnie aérienne publique camerounaise, Camair Co, va bien plus mal qu’il n’y paraît. Dans une interview qu’il vient d’accorder au Quotidien gouvernemental, le ministre camerounais des Transports, Edgar Alain Mebe
Ngo’o, décrit une compagnie presqu’à l’agonie. «Notre compagnie aérienne nationale est confrontée à des difficultés incontestables. Les charges sont largement supérieures aux recettes d’exploitation et le déficit d’exploitation est d’environ 1,5 milliard par mois», révèle-t-il.
Mais le plus grave, poursuit le Ministre Mebe Ngo’o, c’est la dette fournisseur de la compagnie «qui est extrêmement lourde», puisqu’elle est aujourd’hui «estimée à près de 35 milliards de francs Cfa».
Cet endettement est d’autant plus inquiétant que, souligne le membre du
gouvernement, une grande partie de cette dette est réclamée par des «fournisseurs
dits bloquants pour lesquels la dette est exigible à court terme et
dont le non-paiement peut à tout moment arrêter l’exploitation. C’est
notamment le cas des loueurs d’avions, des fournisseurs de carburant,
des services d’assistance au sol, des services de navigation aérienne».
Après avoir rappelé qu’ «à
l’instar des Lions indomptables et de l’Armée camerounaise, Camair Co
constitue une véritable cause nationale qui ne peut laisser indifférent
le peuple camerounais»,
Edgar Alain Mebe Ngo’o refuse cependant de croire que le glas de la
compagnie aérienne lancée il y a quelques années seulement a sonné. «Si la santé de Camair Co est fort préoccupante, notre compagnie nationale est loin d’être condamnée à mourir»,
soutient-il ; en invoquant notamment l’audit prescrit par le
gouvernement, ainsi que le plan de redressement de la compagnie en cours
d’élaboration et confié à Boeing Consulting.
Dans
ces premières recommandations au gouvernement, ce consultant indique
que si elle veut devenir compétitive sur un marché du transport aérien
de plus en plus concurrentiel au Cameroun, Camair Co devra se doter
d’une flotte de 14 aéronefs, contre cinq aéronefs actuellement. Ce qui
nécessite de nouveaux investissements et surtout d’importants moyens
financiers, dans un contexte de tensions récurrentes de la trésorerie
publique.
BRM
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