
Le Président de la Commission Nationale
Anti-corruption(CONAC), le Rev. Dr. Dieudonné Massi Gams, au cours de la
cérémonie de présentation du Rapport sur l’état de la lutte contre la
corruption au Cameroun en 2014, a également dévoilé les administrations
qui fonctionnent en marge de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la
Corruption.
Le Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption
au Cameroun en 2014, un document de 248 pages disponible en anglais et
en français, s’articule sur trois grands titres notamment, la lutte
contre la corruption par les Institutions de contrôle ; la lutte contre
la corruption par les Départements ministériels et les Institutions de
régulation ; et la lutte contre la corruption dans le secteur privé et
la Société Civile. 3064 dénonciations des actes de corruption ont ainsi
été reçues par la Conac a annoncé son Président, Rev. Dr. Dieudonné
Massi Gams.
Le Rapport de la conac indique que le montant des
sommes détournées dans le cadre de la gestion du Fonds d’indemnisation
des victimes de la catastrophe de Nsam s’élève à 14 743 183 736 FCFA
(quatorze milliards sept cent quarante-trois millions cent quatre-vingt
trois milles sept cent trente-six francs) ; le Rapport révèle qu’il en
est de même du piratage du système informatique de la Douane appelé
« Sydonia », objet d’une enquête en cours. Par ailleurs, la gestion des
fonds perçus au titre de la délivrance des attestations de réussite et
des marchés relatifs à la délivrance des diplômes au Ministère de
l’Education de base a fait perdre à l’Etat la somme de 125 150 495 FCFA.
Autre fait, l’Etat a subi un préjudice financier de l’ordre de
1 792 399 619( un milliard sept cent quatre-vingt-douze millions trois
cent quatre-vingt-dix-neuf milles six cent dix-neuf francs) représentant
64% du montant total des indemnisations, du fait de la surévaluation
des constructions et des cultures des populations riveraines dans le
cadre de la gestion du projet de construction du barrage hydroélectrique
de Memve’ele.
Le Rapport de la conac révèle aussi l’existence des niches de
corruption dans les opérations de commercialisation du cacao et de
l’examen de passage du permis de conduire. Parmi les pratiques les plus
courantes, on note la violation récurrente de la réglementation en
vigueur, l’insertion frauduleuse des noms dans la liste des candidats
définitivement admis, le trafic d’influence, le blocage des dossiers de
demande des titres fonciers, la perception des frais illicites pour
l’établissement des procès-verbaux de constat d’accident, le monnayage
de l’inscription des élèves ou de la validation des dossiers de prise en
charge des jeunes fonctionnaires.
Le Président de la conac a par ailleurs dénoncé et décrié le fait que
plusieurs administrations n’ont jamais cru devoir exécuter la moindre
Initiative à Résultats Rapides(IRR) inclues dans la Stratégie Nationale
de Lutte Contre la Corruption, validée par le gouvernement et les
partenaires techniques et financiers en février 2011. Pourtant c’est le
Document de politique nationale de lutte contre la corruption au
Cameroun. Ces administrations « rebelles » sont principalement le
Ministère de la justice ; le Ministère de la défense, le ministère des
relations extérieures, le contrôle Supérieur de l’Etat, le ministère de
la communication ; le ministère des arts et de la culture et la
Délégation Générale à la Sûreté Nationale. Mais, martèle le Rev. Dr. Massi Gams,
l’application du Document de politique nationale de lutte contre la
corruption au Cameroun « s’impose à toutes les administrations et à tous
les citoyens, sans exception aucune ».
Ericien Pascal Nguiamba
yaoundeinfo.com

