
Augmentation des investissements en fonds propres de Proparco,
nouveau fonds Averroès, création
d'une Facilité de financement dédiée
aux dossiers numériques... Jeune Afrique décrypte pour vous l'annonce du
président français.
Le 28 novembre, alors qu’il s’exprimait devant la communauté française de Ouagadougou dans le cadre de sa tournée africaine, le
président français a annoncé la création d’un fonds d’un milliard
d’euros destiné aux petites et moyennes entreprises, et financé par la
Banque publique française d’investissement (BPI France) et l’Agence
française de développement.
« Il s’agit à la fois d’augmenter l’activité de fonds qui
existent déjà et, comme le président l’a indiqué, d’en créer de
nouveaux », explique à Jeune Afrique Jean-Pierre Marcelli, directeur Afrique de l’AFD, avant de détailler la répartition de ce milliard d’euros.
Si Proparco, dans le cadre de sa nouvelle stratégie présentée début 2017, prendra
en charge la plus grosse partie de l’effort français, la nouveauté
réside dans le lancement d’un deuxième fonds Fisea, d’une quatrième
mouture d’Averroès Finance et dans la création d’une facilité de
financement dédiée au numérique.
• 750 millions : Proparco
Proparco, filiale de l’AFD dédiée aux entreprises, assurera
à elle seule le financement de 750 millions d’euros sur la période
2018-2022, grâce à une augmentation de ses investissements en capital
dans les PME africaines.
« Les investissements de Proparco en fonds propres en
direction des entreprises africaines vont plus que doubler par rapport à
ceux d’avant 2016, d’une part du fait d’un doublement de l’activité
générale de Proparco, et d’autre part grâce à l’augmentation de la part
des investissements en direction de l’Afrique au sein de Proparco »,
précise Jérémie Pellet, directeur délégué de l’AFD.
• 120 millions (+ 80 millions pour la formation) : Fisea 2
Une deuxième version du fonds Fisea
sera lancée courant 2018. « Ce fonds a été créé par l’AFD pour ses
investissements les plus risqués, dans les pays fragiles et les secteurs
neufs », indique Jean-Pierre Marcelli, qui annonce 120 millions d’euros
d’investissement dans Fisea 2, auxquels s’ajouteraient 80 millions pour
la formation.
• 60 millions : Averroès Finance IV
Au deuxième semestre 2018, AFD et BPI investiront ensemble
60 millions d’euros pour lancer le fonds Averroès Finance IV, un
véhicule d’une taille cible de 150 millions d’euros. « Ce fonds investit
dans des fonds d’investissements africains, qui investissent eux-mêmes
dans des PME africaines », explique Isabelle Bébear, directrice de BPI
en charge de l’international et de l’université. Elle cite Adenia, actif notamment en Côte d’Ivoire, au Ghana, à Madagascar et à Maurice ; Mediterrania Capital, actif principalement en Afrique du Nord et qui vient d’annoncer son troisième fonds ; ou encore Partech Africa.
« Nous nous fixons l’objectif de couvrir tout le continent, sans aucune restriction », précise-t-elle.
• 33 millions : Fonds franco-africain
Ce fonds, financé à hauteur de 33 millions d’euros par BPI et l’AFD et confié en gestion à AfricInvest,
est chargé d’investir à la fois dans les entreprises françaises
désireuses de se déployer en Afrique et dans les entreprises du
continent. « Dans ce deuxième sens, c’est plus compliqué, mais le
Fonds finance des entreprises africaines et leur permet de nouer des
partenariats avec des entreprises françaises », précise Isabelle
Bébear.
Ce fonds commence tout juste à être déployé.
• 15 millions : Facilité de financement pour les dossiers numériques
« Il s’agit d’un nouveau fonds de 15 millions d’euros,
entièrement dédié à l’économie numérique », indique Jean-Pierre
Marcelli, qui compte sur un effet multiplicateur de quatre dans ce
secteur.
Dans son discours à la communauté française, Emmanuel Macron
a déclaré espérer quant à lui un effet multiplicateur de 1 à 10 pour ce
milliard d’euros d’investissements français. « Nos initiatives créent
des liens entre PME africaines et entreprises françaises, sur lesquels
ces dernières peuvent ensuite s’appuyer pour se développer en Afrique »,
conclut Isabelle Bébear.
Source: Jeune Afrique

