
Alors
que le pays manque de plus en plus de liquidités, à cause des effets
conjugués de la baisse des cours
mondiaux du brut (25% des recettes
publiques), l’entrée en vigueur progressive des Accords de partenariat
économique (APE) visant à créer une zone de libre-échange avec l’Union
européenne, ou encore l’accroissement des dépenses de sécurité induites
par la guerre contre Boko Haram, le Cameroun est privé d’une enveloppe
de financements extérieurs estimée à 4906,6 milliards de francs Cfa,
somme qui dépasse largement le budget de l’Etat dans sa globalité (4373
milliards de francs Cfa).
Cette
statistique révélée dans la dernière note de conjoncture de la Caisse
autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au
Cameroun, représente l’ensemble des emprunts contractés par l’Etat
auprès de différents bailleurs de fonds internationaux, mais qui n’ont
pas encore été décaissés ; alors que, dans plusieurs cas, les intérêts
auxquels sont assujettis ces emprunts extérieurs courent déjà. Parfois
depuis plusieurs années.
A
l’origine de cette situation devenue une rengaine depuis des années,
croit savoir la CAA, se trouvent la non-maturation des projets destinés à
être financés par ces emprunts, ainsi que la non-maîtrise, par les
officiels camerounais, des procédures de décaissement qui sont, par
ailleurs, nombreuses et varient d’un bailleur de fonds à un autre.
Brice R. Mbodiam
Investir au Cameroun