
À l’issue d’une mission au Congo-Brazzaville, le FMI a demandé ce
jeudi aux autorités des réformes
rapides pour réduire la dette publique.
Une condition essentielle avant d'entamer des discussions sur un
éventuel programme de soutien financier.
Une délégation du Fonds monétaire internationale (FMI) a
effectué une mission au Congo-Brazzaville du 5 au 20 décembre pour
évaluer la situation économique du pays et discuter d’un éventuel programme d’aide avec le gouvernement.
Selon le FMI,
qui a rendu son rapport public ce 21 décembre, « l’économie du Congo
continue de subir les contrecoups de la baisse des prix du pétrole,
d’une dette insoutenable et des faiblesses dans la gouvernance ». La
récession de l’économie non pétrolière atteint ainsi 9,2 % en 2017.
L’institution de Washington souligne également que
« l’accumulation d’arriérés de l’État met en péril l’activité du secteur
privé, contribuant aux pénuries de liquidités bancaires et
compromettant la provision des services sociaux ».
Des réformes fortes et immédiates en matière de gouvernance
Le Fonds réclame ainsi des « réformes fortes et immédiates
en matière de gouvernance », qui devraient inclure « la mise en place
d’un ensemble d’organes indépendants de lutte contre la corruption, la
déclaration d’actifs pour les hauts fonctionnaires, la mise en place et
le renforcement de mécanismes de contrôle de certaines structures
publiques, notamment les sociétés pétrolières publiques et les grands
projets d’investissement ». Ce n’est qu’une fois ce travail achevé qu’un
éventuel programme d’aide pourra être discuté avec le FMI.
Une dette publique réévaluée à 110 % du PIB
Dans une note publiée en octobre, l’agence de notation Fitch
rappelle que les discussions entamées en mars avec le FMI ont été
ralenties en raison de « carences structurelles dans la gestion des
finances publiques ». Le Fonds a réévalué en août 2017 la dette publique du Congo
à 110 % du PIB, soit plus de 9,1 milliards de dollars, contre 77 %
précédemment. Selon Fitch, l’endettement public pourrait être encore
plus élevé, l’estimation du FMI n’incluant ni les arriérés de paiement,
ni la dette litigieuse.
D’après un rapport de la Banque de France d’octobre 2017, la
dette extérieure a augmenté de 7,7 % en 2015, pour atteindre 4,2
milliards de dollars à la fin de l’année. Cette dette extérieure a
principalement été contractée auprès de la Chine, dans le cadre de
l’accord de partenariat stratégique signé entre les deux pays en 2006 et
reconduit pour 2013-2016.
Source: Jeune Afrique