Patrice de Moncan livrent une synthèse de ce que vaut notre patrimoine bâti. En voici 5 données significatives.
C’est le fruit d’une recherche entamée il
y a près de 40 ans. La Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) et
l’économiste Patrice de Moncan s’étaient lancé l’audacieux défi de
chiffrer la valeur de plusieurs grandes villes de France. Après Paris,
Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Nantes, Nice et Lyon, cette exploration
immobilière a été condensée en un seul ouvrage: «Que vaut la France?»
Le Figaro immobilier en a extrait 5 chiffres emblématiques.
1033 milliards d’euros.
C’est la valeur cumulée des 7 grandes villes auscultées par cette
étude. Un chiffre obtenu en analysant les villes sélectionnées à partir
des transactions récemment réalisées dans tous les quartiers des
communes.». L’auteur et les agents immobiliers Fnaim ont ainsi évalué la
valeur des logements, des bureaux, entrepôts et des commerces de toutes
les villes étudiées. Le montant global se répartit de la façon
suivante: 809 milliards d’euros pour l’habitation, 166 milliards pour
les bureaux et 57 milliards pour les commerces et boutiques. Dans ce
total, Paris pèse 68,4% de la valeur globale devant Lyon et Marseille ex
aequo (ou presque: 7,98 % pour la première et 7,95% pour la seconde).
87.836. C’est
le nombre d’immeubles détenus par la municipalité de Paris, soit 8,96 %
du total contre 8,9% à Lyon et seulement 2,7% à Marseille ou 2,8 % à
Bordeaux. Cet impressionnant patrimoine comprend des logements de
fonction, des commerces, des églises, lieux de spectacle, musées,
écoles, logements sociaux etc. qui font partout des mairies les plus
importants propriétaires de leur ville. Les seules propriétés de la
Mairie de Paris en feraient la sixième ville de France selon cette
étude! Quant à l’État, s’il reste le premier propriétaire de France, son
poids a beaucoup fondu dans les grandes villes où il ne possède plus
que 1,6% des bâtiments. L’Armée et la SNCF vendent progressivement une
partie de leur patrimoine mais les hôpitaux restent à la tête
d’importantes possessions. À Paris l’AP-HP possède ainsi 4500 logements
en ville, 1800 en banlieue et des pépites étonnantes comme le théâtre
Mogador tandis que les Hospices civils de Lyon regroupent 1800 logements
en centre-ville.
6,85. C’est le nombre total de
logements par bâtiment dans les villes étudiées (nombre total de
logements divisé par le nombre de bâtiments). Ce «taux de verticalité» a
beaucoup progressé au cours des 17 dernières années puisqu’il n’était
que de 5,3 en 2017. Cependant bon nombre de grandes villes restent
encore très basses comme Nantes ou Bordeaux où ce taux atteint
respectivement 3 et 2,2. Seules Paris et Lyon sont construites beaucoup
plus haut que la moyenne française avec des taux de verticalité de 15,5
et 9,7.
48%. C’est la part des immeubles détenus
en copropriété. Inexistante dans les statistiques avant la Seconde
Guerre mondiale, la copropriété représente aujourd’hui la forme de
propriété immobilière la plus courante, note l’étude qui parle d’un
«dépeçage» réalisé par les promoteurs et les marchands de biens aidés
involontairement par le fisc.»L’évolution de la copropriété depuis l’an
2000 comme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est le phénomène
le plus marquant du patrimoine en France», note Patrice de Moncan.
1945.
La majorité du patrimoine de 7 villes étudiées, soit 58,7%, date
d’après la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus du tiers est
postérieur aux années 1970. Paris fait figure d’exception avec 50%
d’immeubles datant d’avant 1919, fruit de l’urbanisation d’Haussmann.
Parmi les villes les plus «jeunes», Nantes détient la palme avec 55% de
ses immeubles élevés après 1971 contre 48% à Strasbourg, 46% à Lyon et
40% à Nice.
+42%. La championne des villes bâtisseuses dans
cette étude est sans conteste Nantes. Au cours des 17 dernières années,
la cité a accru son parc immobilier (résidences principales, résidences
secondaires et logements gratuits) de 42%. C’est bien que la moyenne des
villes étudiées qui se contentent de 15% de hausse. En queue de
peloton, Nice n’a progressé que de 7% sur la même période.