
Depuis des décennies, les Camerounais vivent ensemble sans se
soucier de leur appartenance
ethnique ni tribale. Mais les politiques
mises en place qui opèrent de la ségrégation entre les régions, les
modes de choix des hommes qui gouvernent, la prééminence des noms sur
d'autres au détriment de la compétence et du mérite, le délit de faciès,
la corruption et ses métastases, les loges et les sectes qui
prédéterminent qui est qui et qui sera quoi, sont de grosses entorses à
notre idéal de vie commune.
Tout ce que Dieu a fait, à t on
coutume de dire est bon. Aussi lui a t il plu de rassembler dans ce
mignon triangle de 475.000 km2, plus de 200 ethnies et autant de
langues. Le Seigneur nous a aussi doté d'immenses richesses et
potentialités qui auraient permis, si elles étaient exploitées à bon
escient, un développement fulgurant de notre pays.
60 années
après notre indépendance, nous avons cessé de stagner pour reculer. Là
où d'autres pays moins lotis semblent faire des bonds, notre cher et
beau pays est à l'agonie. D'où nous viendra le secours ?
Le plus
dramatique c'est que le discours politique apparaît totalement coupé de
la triste réalité ambiante. Quoi donc de plus normal : nos dirigeants ne
se frottent point au peuple, n'en écoutent pas les complaintes,
ignorent jusqu'à ses pleurs justifiés, voire les raillent. Les seuls
croisements entre les uns et les autres ne se font plus que lors des
meetings politiques, lieux de harangue et d'incantation à nuls autres
pareils.
Résultat des courses, comme dans une équipe de football qui suffoque, le pays est coupé en deux: d'un côté ceux qui sentent son coeur battre au ralenti et de l'autre ceux qui vivent dans une bulle euphorisante, bercés par le pouvoir qu'ils exercent de façon abusive et ostentatoire. Leur dernière trouvaille, pour tétaniser le peuple et l'endormir : "le vivre-ensemble".
Résultat des courses, comme dans une équipe de football qui suffoque, le pays est coupé en deux: d'un côté ceux qui sentent son coeur battre au ralenti et de l'autre ceux qui vivent dans une bulle euphorisante, bercés par le pouvoir qu'ils exercent de façon abusive et ostentatoire. Leur dernière trouvaille, pour tétaniser le peuple et l'endormir : "le vivre-ensemble".
Le vivre-ensemble ne se
décrète pas. Il est une somme de valeurs partagées. Il se construit sur
et à travers des décisions fondées sur l'équité et la justice. Le
vivre-ensemble n'est point un slogan qu'on rabâche à longueur de journée
sur les ondes de radios et de télés qui n'inspirent plus la confiance
dans leur traitement de l'information. Le vivre-ensemble c'est la mise
en oeuvre, au profit de populations dont on se fout de savoir si elles
sont pour ou contre le parti régnant, de politiques consensuelles qui
mettent le bien-être de l'homme et de tout citoyen à leur centre.
Lorsqu'un concept (le vivre-ensemble) sort de son anonymat, il y a
péril en la demeure. Le navire camerounais tangue, depuis des années,
sur des eaux troubles. Le repli identitaire et le tribalisme, conjugués à
la cécité et à la surdité politiques ambiantes, constituent autant
d'icebergs qui pourraient faire chavirer et sombrer ce beau bâtiment.
Chacun de nous devrait élever ses prières à l'Éternel pour qu'Il nous
préserve de la catastrophe qui nous guette.
Bon Sabbat à tous, au nom du Dieu triomphant.
Par Jean Lambert NANG

