
L'opposant nigérian Atiku Abubakar a dénoncé mercredi une "parodie
d'élection" après l'annonce de
la victoire du président sortant Muhammadu Buhari et annoncé qu'il allait saisir la justice pour contester le résultat.
la victoire du président sortant Muhammadu Buhari et annoncé qu'il allait saisir la justice pour contester le résultat.
"Si j'avais perdu dans des élections libres et justes, j'aurais
appelé le vainqueur dans la seconde", a déclaré le candidat du Parti
populaire démocratique (PDP) dans un communiqué. "Non seulement je lui
aurais adressé mes félicitations mais j'aurais aussi proposé mes
services pour contribuer à unir le Nigeria."
Mais "je rejette les résultats de la parodie d'élection du 23 février
2019 et contesterai ses résultats en justice", a ajouté l'ancien
vice-président.
Dans la nuit de mardi à mercredi la Commission électorale
indépendante (INEC) a mis fin à trois jours de compilation des
résultats, annonçant la victoire du chef de l'Etat sortant avec une
avance de près de 4 millions de voix sur son rival, soit 56% des
suffrages contre 41%.
Quelques heures plus tôt, l'opposition avait déjà demandé aux
Nigérians de ne pas tenir compte des résultats, dénonçant des fraudes
massives dans l'organisation du scrutin, entaché selon elle par de
graves manquements logistiques et endeuillé par des dizaines de morts
dans les violences électorales.
Les observateurs locaux et ceux de l'Union européenne avaient noté de
sérieux problèmes dans l'organisation du vote, qui avait déjà été
retardé d'une semaine, quelques heures avant son ouverture prévue le 16
février.
Retards à l'ouverture des bureaux de vote, intimidations d'électeurs,
destruction de matériel électoral: la société civile et les
observateurs ont dénoncé de nombreuses irrégularités et recensé au moins
53 morts dans des violences électorales.
"Situation Room appelle les partis politiques et les candidats qui
ont des griefs avec le processus électoral à utiliser les recours légaux
pour le faire", avait déclaré le groupe de surveillance de la société
civile dans un communiqué mardi soir.
En 2011, les violences post-électorales, attisées par les divisions
religieuses entre musulmans et chrétiens, avaient fait un millier de
morts.
En 2015 en revanche, le chef de l'Etat sortant, Goodluck Jonathan
avait aussitôt appelé Muhammadu Buhari pour le féliciter de sa victoire
marquant la première alternance au Nigeria, un pays qui était sorti des
dictatures militaires en 1999.
Par voa afrique

