
Les jeux de hasard et la bière provenant de sociétés du Cameroun
francophone n'ont plus droit de cité
dans toute la région du Nord-Ouest.
Le conflit au Cameroun entre le gouvernement et les séparatistes
anglophones aborde une nouvelle étape : le boycott de produits de
consommation et autres objets en provenance du Cameroun francophone.
Exemple : les jeux de hasard et la bière.
Certaines marques
populaires de bières produites par la Société camerounaise des
brasseries n'ont plus droit de cité dans toute la région du Nord-Ouest.
Mais si la mesure est respectée, c'est souvent à contrecœur.
L'arme économique
Les
séparatistes anglophones camerounais ont clairement dévoilé leur
objectif : saboter les secteurs clés de l'économie qui sont aux mains
des francophones.
Ceux-ci sont accusés de fournir au gouvernement camerounais les moyens d'écraser la contestation des "Ambazoniens".
Des
boissons fabriquées par la brasserie nationale ont ainsi disparu des
bars de la région du Nord-Ouest. Moins de choix pour les consommateurs
qui sont ainsi contraints de boire ce qui est disponible.
Témoignages de passants contraints et contris
Un homme explique : "En
fait, je n'ai pas arrêté de boire, mais tout ce que je trouve
maintenant, je prends. Mais je n'ai pas le même plaisir qu'avec les
produits des brasseries."
Un autre renchérit: "Je bois
ce que je trouve. C'est juste la bière, c'est comme le football. C'est
pour le plaisir. Donc si je trouve je vais boire."
Une passante déclare: "Je ne suis pas très à l'aise avec ce
boycott car je n'ai pas ce que je souhaite. Alors j'ai décidé de boire
de l'eau. C'est pour moi un peu comme un renouveau."
Un autre homme estime que "depuis
que la crise s'est aggravée et que les gens nous ont avertis de ne pas
boire de produits de brasseries, j'ai dû faire un autre choix".
Un choix limité
Dans le Nord-Ouest du
Cameroun, les cérémonies traditionnelles sont agrémentées par des plats
accompagnés de caisses de bières de différentes sortes. Aujourd'hui, le
choix est limité.
Ici par exemple à Nkwen, une seule marque de bière est en circulation à une cérémonie de naissance.
Pour Mercy, propriétaire d'un magasin de gros, les pertes commencent à s'accumuler :
"Nous
avons découvert que les transporteurs qui nous livraient tous les jours
avaient cessé de venir et lorsque nous leur avons demandé ce qui
n'allait pas, ils nous ont dit que les "amba boys" les avaient empêchés.
Même les petits commerçants saisonniers ne viennent plus
s'approvisionner. Et quand nous recevons de petites quantités de
marchandises, tout ne s'écoule pas et le profit ne fait que chuter. Un
jour, les "amba boys" sont venus nous dire qu'ils ne nous détestaient
pas, mais qu'ils étaient en lutte contre tout ce qui appartient au
gouvernement. Ils nous ont alors intimé l'ordre de vendre des produits
de brasserie autres que ceux du gouvernement."
Les
séparatistes ont aussi interdit l'accès aux jeux de hasard provenant des
milieux francophones, indiquant que tout ceci aidait le pouvoir à
continuer de leur faire la guerre.
Source: dw.com