
L’ancien ministre de la Santé publique, aujourd’hui emprisonné à Kondengui, voit celui qu’il estime
Edgar Alain Mebe Ngo’o vient d’être mis en
détention provisoire à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé au
Cameroun. Avec lui, le Colonel Ghislain Victor Mboutou, ancien attaché
de défense du Cameroun au Maroc et ex-secrétaire particulier du ministre
Mebe Ngo’o à la Défense ; Maxime Mbangue, ex-Conseiller technique au
ministère de la Défense et ancien inspecteur du Trésor en service au
ministère des Finances ; et Victor Emmanuel Menye Directeur général
adjoint de la banque SCB.
L’ancien ministre de la Défense (puis
des Transports) va rejoindre dans ce centre pénitentiaire tristement
célèbre du Cameroun, un certain Urbain Olanguena Awono, ancien ministre
de la Santé publique. Ce dernier a été arrêté en avril 2008 et condamné
plus tard à 20 ans de prison ferme pour détournements de fonds publics.
Lire aussi :: Cameroun : Mebe Ngo’o passe sa troisième nuit en détention
Mais Urbain Olanguena Awono n’a pas oublié Edgar Alain Mebe Ngo’o, celui qu’il identifie comme l’artificier de sa chute dans son livre : « Mensonges d’État, Déserts de République au Cameroun », paru en 2016 aux Éditions « Schabel ».
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Mais Urbain Olanguena Awono n’a pas oublié Edgar Alain Mebe Ngo’o, celui qu’il identifie comme l’artificier de sa chute dans son livre : « Mensonges d’État, Déserts de République au Cameroun », paru en 2016 aux Éditions « Schabel ».
Edgar Alain Mebe Ngo’o, ce « petit
Machiavel des tropiques camerounaises […] fraîchement débarqué de sa
charge précédente de Directeur du Cabinet civil de la présidence de la
République qui était le chef de la police, pendant que son grand frère,
Ze Meka Remy, occupait la fonction stratégique de ministre délégué à la
présidence de la République chargé de la Défense », décrit Olanguena
Awono.
En 2008 en effet, Egard Alain Mebe Ngo’o est le Délégué
général à la Sûreté nationale (DGSN), puissant patron de la police
nationale. Et à ce titre, c’est lui qui commande les éléments de la
police qui enquêtent et font arrêter son collègue du gouvernement.
Cependant, ce n’est pas sa position en tant que DGSN que l’ancien
ministre de la Santé publique décrie. Mais plutôt d’avoir « inventé et
popularisé l’histoire du G 11 ».
Le « G 11 » au Cameroun, c’est « un groupe de personnalités auquel on a attribué, sans raison ni preuve, une dimension complotante avec l’objectif de s’emparer du pouvoir à l’élection présidentielle de 2011 », explique Olanguena Awono.
Le « G 11 » au Cameroun, c’est « un groupe de personnalités auquel on a attribué, sans raison ni preuve, une dimension complotante avec l’objectif de s’emparer du pouvoir à l’élection présidentielle de 2011 », explique Olanguena Awono.
Dans cette liste de personnalités, l’ancien ministre cite Jean Marie
Atangana Mebara, secrétaire général de la présidence de la République au
moment des faits, aujourd’hui purgeant une peine de 25 ans pour des
accusations de détournements de deniers publics. Il avait été identifié
par ces « officines » comme la tête du G 11. Également cité, l’ancien
ministre de l’Économie et des Finances Polycarpe Abah Abah, lui
également embastillé.
Pour Urbain Olanguena Awono, Mebe Ngo’o et
d’autres sont les véritables personnalités à l’origine de la « création à
l’orée 2005 de ce qu’ils ont eux-mêmes baptisé le G 11 », pour se
débarrasser d’adversaires politiques.
Mebe Ngo’o est le dernier
d’une liste d’une trentaine d’ex-ministre et ex-hauts commis de l’État
emprisonnés soit à Kongendui (prison centrale et prison principale),
soit à la prison du Secrétariat d’État à la Défense chargé de la
gendarmerie.
Au passage, l’ex-ministre de la Santé publique
présente le président de la République du Cameroun, Paul Biya comme un
homme tétanisé par l’idée de perdre son pouvoir. Une peur savamment
exploitée, et entretenue par les « officines » et « clans » qui gravite
autour du chef de l’État. « l’influence de ces clans, qui ont joué de
leur proximité pour encercler le chef de l’État est si forte que l’on a
le sentiment que celui-ci, sous leur emprise, est plus agi qu’il n’agit
».
Ariane Television
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