Tandis que le conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour
la troisième fois en un mois jeudi 28
février pour tenter sans succès de
trouver une solution politique à la crise que connaît le Venezuela, le
président autoproclamé du pays, Juan Guaido, poursuit son périple en
Amérique du sud.
Avec nos correspondants à São Polo et à New-York,
Le
président auto-proclamé par intérim du Venezuela, Juan Guaido, a eu une
activité diplomatique très intense à Brasilia, la capitale politique du
Brésil. Arrivé dans la nuit, il a tout d’abord rencontré les
ambassadeurs de l’Union Européenne et du Canada, avant de s’entretenir
avec le président brésilien, rapporte notre correspondant à São Polo, Martin Bernard.
Le Brésil soutient la démarche de Juan Guaido pour tenir de nouvelles
élections libres, mais écarte la participation à toute intervention
militaire au Venezuela.
« Ce n’est pas vrai que l’alternative
au Venezuela soit entre la guerre et la paix. Le Venezuela est à la
croisée des chemins entre la démocratie et la dictature. Le Venezuela
vit aujourd’hui entre la misère, notre peuple qui meurt de faim et le
retour à la prospérité », a assuré Juan Guaido.
« La politique est une activité risquée au Venezuela »,
a aussi soutenu Juan Guaido, qui a évoqué le chiffre de 1 000
prisonniers politiques dans le pays. Il est lui-même menacé
d’arrestation lors de son retour au Venezuela, prévu d’ici lundi 4 mars.
Juan Guaido s’était en effet rendu clandestinement en Colombie le
week-end dernier afin de participerà l’acheminement de l’aide humanitaire, mais l’opération a été bloquée par le président Nicolas Maduro.
Un statu quo diplomatique à l'ONU
A
l’ONU, le conseil de sécurité s’est réuni pour la troisième fois en un
mois jeudi 28 février, pour tenter de trouver une solution politique à
la crise que connaît le pays.Deux projets de résolutions étaient sur la
table : l’un américain appelant à des élections présidentielles et à
laisser entrer l’aide humanitaire et l’autre porté par Moscou qui
dénonçait les menaces de recourir à la force. Les deux projets ont été
rejetés. Une division de la communauté internationale qui pourrait avoir
des conséquences dramatiques pour le pays.
Pékin et Moscou sont restés fermes dans leur soutien au gouvernement Maduro, assure notre correspondante à New-York, Marie Bourreau.
Ils ont donc opposé leur veto au texte américain qu’ils considèrent
comme une tentative dissimulée de renverser le régime de Caracas. Les
membres occidentaux du conseil avaient pourtant négocié ces dernières
heures pour aboutir à un texte faisant référence à la nécessité
d’obtenir une solution politique, démocratique et pacifique au
Venezuela.
Impasse diplomatique
Cette
mention était explicite pour que ce texte ne puisse pas constituer une
base juridique en vue d’un recours à la force. Moscou, de son côté, a
essuyé un échec cuisant sur son texte concurrent, qui ne faisait pas
mention de la grave crise humanitaire qui touche les Vénézuéliens et se
contentait de dénoncer les menaces d’utiliser la force contre le régime
de Maduro.
Les premières victimes de cette impasse diplomatique
sont les Vénézuéliens, a regretté Eliott Abrams, l’envoyé spécial des
Etats-Unis dans le pays. Une impasse qui risque de conduire à un
enlisement de la crise même si Eliott Abrams a dit espérer la chute de
Maduro aussi vite que possible.
Par RFI

