
L’opposant congolais en exil Moïse Katumbi a récupéré son passeport
auprès de l'ambassade de la
République démocratique du Congo en Belgique. Accusé d’usurpation d’identité par le régime sortant de Joseph Kabila, il lui était interdit d’obtenir un passeport valide.
République démocratique du Congo en Belgique. Accusé d’usurpation d’identité par le régime sortant de Joseph Kabila, il lui était interdit d’obtenir un passeport valide.
Son porte-parole a indiqué mercredi que l’opposant s'était rendu à
l’ambassade de la RDC à Bruxelles pour entamer les démarches en vue de
récupérer son passeport" congolais.
La RDC a un nouveau président depuis les élections du 30 décembre dernier.
Le nouveau Chef d’Etat, Félix Tshisekedi, a déclaré mercredi, à
Windhoek en Namibie, où il était en visite, que tous les exilés
devraient rentrer librement au pays.
La semaine dernière, les nouvelles autorités congolaises avaient
annoncé des facilités pour les Congolais d’origine d'obtenir le visa
d’entrée à l’aéroport ou le même jour dans les ambassades de la RDC.
M. Tshisekedi a affirmé qu’il compte sur la diaspora congolaise pour rentrer investir et contribuer au développement du pays.
Les autorités gouvernementales et judiciaires congolaises ont accusé
M. Katumbi "d'usurpation de la nationalité congolaise", pour avoir
acquis la nationalité italienne; ce qu'il a toujours nié.
Selon la loi congolaise, tout Congolais qui opte pour la nationalité d'un autre pays cesse d'être considéré comme Congolais.
M. Katumbi a été "injustement privé de ce passeport jusque-là, il
doit être rétabli dans ce droit élémentaire dont jouit tout citoyen
congolais," selon son porte-parole, Olivier Kamitatu. "Ce déni de droit
s'expliquait par le harcèlement politique, judiciaire et physique de
l'ancien régime congolais envers Moïse Katumbi", a écrit M. Kamitatu
dans un Tweet.
Mais, "à ce stade, aucune date pour le retour au pays n'a été
arrêtée. Les conditions politiques et sécuritaires ne sont pas
remplies", a-t-il expliqué, ajoutant que M. Katumbi et ses partisans
vont poursuivre leur combat au sein de l'opposition.
M. Katumbi et un autre poids lourd de l'opposition, l'ancien
vice-président Jean-Pierre Bemba, avaient soutenu la candidature de
Martin Fayulu à la présidentielle de décembre contre Félix Tshisekedi et
Emmanuel Ramazani, dauphin désigné par le président sortant Joseph
Kabila.
Ex-allié de taille de M. Kabila et ex-gouverneur du Katanga, Moïse
Katumbi est passé en 2015 à l'opposition. Il a quitté la RDC en mai 2016
pour des raisons médicales en pleines démêlés judiciaires.
Katumbi a été condamné par contumace à trois ans de prison dans une affaire immobilière dont il conteste tout fondement.
Les dirigeants du régime Kabila, qui promettaient de l'arrêter à sa
descente d'avion en RDC, le poursuivaient également dans une affaire de
recrutement de mercenaires.
Candidat déclaré à la présidentielle, Moïse Katumbi n'avait pu
déposer son dossier. Il avait accusé les autorités congolaises de
l'avoir empêché de passer la frontière dans les délais.
Par VOA Afrique

