Une journaliste de France 24 menacée par des Gilets jaunes

La présentatrice de France 24 Roselyne Febvre a qualifié les Gilets jaunes de « branquignols ». « J'ai depuis été traitée de tous les noms », confie-t-elle au « Point ».

Lors de l'Émission politique, diffusée jeudi 28 février, Roselyne Febvre, cheffe du service politique de France 24, a critiqué le mouvement des Gilets jaunes. Elle a d'abord déploré son évolution : « Ce mouvement avait démarré sur un ras-le-bol fiscal, il s'est très vite transformé en colère sociale et en affrontements violents, laissant un pouvoir tétanisé obligé d'écouter et de réagir. » Puis, poursuit de manière plus virulente : « Aujourd'hui, des Gilets jaunes qui persistent, il ne persiste dans le fond qu'une colère brute, parfois irrationnelle d'où émarge un goût pour la violence, l'antisémitisme, le racisme, bref, tout ce qu'il y a de pire chez l'homme. Peut-on encore parler de Gilets jaunes, d'un mouvement des Gilets jaunes ? » Par la suite, elle interroge Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, en ces termes : « Oui, mais c'est quoi aujourd'hui ce mouvement, qu'est-ce qu'il est devenu ? Est-ce que c'est dans le fond devenu une espèce d'écurie de branquignols […] ? »

« Dix cars de CRS mobilisés »

Après la diffusion de l'émission, la journaliste a été prise pour cible sur les réseaux sociaux, mais pas seulement. « Le standard de la chaîne a explosé, j'ai depuis été traitée de tous les noms. Plusieurs personnes ont menacé de venir me chercher et me casser la gueule. Ça a duré jusqu'à hier dans l'après-midi », témoigne Roselyne Febvre au Point. Craignant pour la sécurité de sa journaliste, la chaîne a appelé la police qui a pris les menaces au sérieux. Pour assurer sa protection, « dix cars de CRS ont été mobilisés », raconte-t-elle, mais, selon elle, aucun Gilet jaune n'a été aperçu sur les lieux.

« Je regrette d'avoir mis tout le monde dans le même panier »

La journaliste regrette-t-elle ses propos ? « Par ces mots, on pourrait penser que je suis insensible à la souffrance et à la situation de beaucoup de Français. Il ne s'agissait évidemment pas de cela. J'ai pointé ceux qui dépassent le cadre démocratique et humaniste. Je retire donc cette expression [branquignols, NDLR] qui n'était pas appropriée », explique-t-elle. Et d'ajouter : « Je voulais parler des Gilets jaunes qui n'arrivaient pas à s'entendre entre eux. L'expression a fusé et je le regrette, car en voyant les réactions, je constate que j'ai pu blesser des personnes qui sont de bonne foi. » Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, plusieurs journalistes ont été pris à partie, insultés, poursuivis, ou même molestés.
Source:lepoint.fr