
Faute de progrès dans les discussions sur le programme nucléaire
nord-coréen, Pyongyang a promis à
Washington un « cadeau de Noël »,
ouvrant la porte à des spéculations sur un test de missile longue
portée.
Le leader nord-coréen, Kim Jong-un, a
réuni les principaux chefs du Parti du travail de Corée, le parti
dirigeant, avant l’expiration d’un ultimatum pour la fin de l’année
adressé aux Etats-Unis, sommés de changer d’attitude dans les
négociations sur le nucléaire nord-coréen, a fait savoir, dimanche
29 décembre, l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Cette
session plénière du parti, qui s’est ouverte samedi, fait suite à
d’intenses spéculations sur la possibilité que Pyongyang prépare un test
de missile intercontinental comme « cadeau de Noël » pour
Washington. Le régime de Kim Jong-un a fait ces dernières semaines une
série de déclarations véhémentes et a adressé à Washington un ultimatum
pour la fin de l’année. Pyongyang reproche à l’administration Trump le
manque de progrès dans leurs discussions sur le programme nucléaire
nord-coréen.
« Peut-être que ce sera un cadeau gentil, peut-être un cadeau où il m’envoie un beau vase, plutôt qu’un essai de missile »,
a plaisanté mardi en Floride le président des Etats-Unis, Donald Trump.
Il a refusé de spéculer sur ce que serait la réponse américaine à un
tir nord-coréen de missile balistique à longue portée, qui serait le
premier depuis 2017.
Négociations dans l’impasse
Après un rapprochement en 2018, les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen sont dans l’impasse depuis l’échec du sommet de Hanoï en février entre MM. Kim et Trump. M. Kim a présidé la réunion de son parti, qui a discuté d’une « position transparente, indépendante et anti-impérialiste », selon KCNA. Le Parti du travail discutera également « des questions importantes concernant l’édification de l’Etat et la défense nationale », a ajouté l’agence officielle nord-coréenne.
Cette réunion plénière pourrait voir Pyongyang annoncer « un changement politique important »
par rapport à son approche précédente envers les Etats-Unis, a estimé
Hong Min, chercheur à l’Institut coréen pour l’unification nationale,
une institution qui a son siège à Séoul. Elle fait suite à une réunion
la semaine dernière entre le numéro un nord-coréen et des responsables,
chargée d’évaluer la possibilité de renforcer les capacités militaires
du régime. KCNA avait annoncé dimanche dernier que M. Kim avait réuni la
commission militaire centrale du Parti du travail. Il est le président
de cette commission.
La
Corée du Nord a récemment mené une série d’essais sur sa base de
lancement de fusées de Sohae, après une succession de tirs de
projectiles les semaines précédentes. Plusieurs résolutions du Conseil
de sécurité des Nations unies (ONU) interdisent à Pyongyang de
développer un programme balistique.
Afin
d’apaiser les tensions, la Russie et la Chine, les deux principaux
alliés de la Corée du Nord, ont déposé mi-décembre devant le Conseil de
sécurité de l’ONU une proposition de réduction des sanctions, sous
réserve que ce pays avance vers la dénucléarisation. Tokyo a estimé
cette semaine qu’il était « trop tôt » pour une levée des sanctions.
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