
Pour répondre à ses besoins croissants en électricité, la Côte d'Ivoire
se tourne vers la biomasse. Elle
est sur le point de construire deux
centrales, l'une s'appuyant sur son agro-industrie cacaoyère, l'autre
sur ses palmiers à huile.
La construction de la plus grande centrale électrique d’Afrique de
l’Ouest alimentée à partir de déchets agricoles va débuter à Aboisso, à
100 km à l'est d’Abidjan. Une deuxième centrale à biomasse,
utilisant cette fois les déchets de la production de cacao, est en
projet à Divo, au centre d’une des grandes régions cacaoyères.
A
Aboisso, le combustible proviendra des résidus des palmiers (feuilles,
troncs, etc.) issus de 39 000 hectares de plantations de palmiers à
huile. L’énergie ainsi produite sera intégrée au réseau de la Côte
d’Ivoire. Cette centrale à biomasse devrait répondre aux besoins en
électricité de 1,7 million de personnes.
Le principe de la
biomasse est d’utiliser les déchets agricoles ou issus de
l’agro-foresterie comme combustibles, pour fabriquer de l’électricité.
Les végétaux recueillis sont transformés en énergie par combustion, par
gazéification ou encore par méthanisation.
Les matières végétales
et organiques ont l'avantage d'être gratuites, même s'il faut les
collecter (ramassage) et les acheminer (camions) jusqu’à la centrale.
Mais au total, cela émet beaucoup moins de CO2 qu'une centrale au
charbon ou au pétrole.
Le coût total du projet, porté par la
société Biovea Energie, est estimé à 180 millions d’euros. Il est
soutenu par les membres du consortium EDF, Meridiam et Sifca
(plantations) avec des financements de l'Agence française de
développement (AFD). Et devrait créer près d'un milllier d’emplois.
Cette
énergie, considérée comme renouvelable, est encore très marginale en
Côte d'Ivoire, où 85% de l’électricité proviennent de centrales
thermiques. On en compte une soixantaine réparties dans tout le pays.
Valoriser les résidus du cacao et du palmier à huile
Une
deuxième centrale à biomasse, utilisant cette fois les déchets de la
production de cacao, est en projet dans le centre du pays. L’étude
technique de faisabilité a été financée à hauteur d’un million de
dollars, par l’Agence américaine pour le commerce et le développement
(USTDA).
Premier producteur de cacao au monde, la Côte d’Ivoire
génère, chaque année, quelque 26 millions de tonnes de déchets issus de
cette culture. Autant de cabosses ou de fèves défectueuses qui sont
perdues, car incinérées le plus souvent à l’air libre.
A plein
régime, cette centrale, située à Divo au cœur d’une des grandes régions
cacaoyères, devrait permettre d’économiser 250 000 tonnes de CO2 par an.
Son coût est évalué à 230 millions d’euros.
Ces deux centrales à
biomasse vont permettre de valoriser ces déchets agricoles perdus et de
répondre, en partie, aux besoins croissants en électricité de la Côte
d’Ivoire. Un choix écologique, en raison d'un faible bilan carbone. Le
Cameroun et l’Afrique du Sud ont également plusieurs projets dans ce
domaine. Une voie à explorer pour l'Afrique.
Par France Info

