La qualité de l’air est très dégradée dans la ville. Les organisateurs
de l’Open d’Australie ont été
contraints de suspendre les entraînements
prévus mardi.
« Ça n’allait pas du tout (…). Au sol, c’était plus facile de respirer », explique
Dalila Jakupovic, contrainte d’abandonner, mardi 14 janvier, lors du
premier tour des qualifications de l’Open d’Australie à Melbourne. La
Slovène – qui avait remporté le premier set (6-4) et avait une balle
d’égalisation dans le deuxième set (5-6) – a été prise de violentes
quintes de toux et de difficultés respiratoires. Son adversaire du jour,
la Suissesse Stefanie Vögele, ne se sentait pas vraiment mieux. Un peu
plus tôt dans la journée, un ramasseur de balles avait été victime d’un
malaise.
L’ex-numéro un mondiale Maria Sharapova
a, elle aussi, dû renoncer lors d’un match d’exhibition dans la banlieue
de Melbourne. La joueuse russe de 32 ans, qui jouait pourtant avec un
écarteur nasal pour faciliter la respiration, a évoqué des conditions de
jeu « extrêmes ».
« L’arbitre
de chaise nous a demandé de jouer encore un jeu. Nous jouions déjà
depuis deux heures. De mon point de vue, [abandonner] était une sage
décision. »
Depuis
plusieurs jours, la ville et ses environs sont enveloppés d’un nuage de
fumée toxique lié aux incendies qui font des ravages à l’est. A quoi
s’ajoutent les fortes températures de l’été australien. Le niveau de
pollution à Melbourne a atteint un niveau « dangereux », et les autorités sanitaires ont conseillé aux habitants de rester chez eux.
Les qualifications ont été retardées de
deux heures mardi matin, suscitant désarroi et inquiétude chez certains
joueurs qui ont affirmé que les matchs auraient dû être annulés pour la
journée. De nombreux joueurs, dont le numéro un mondial Rafael Nadal,
ont renoncé à leurs sessions d’entraînement à l’extérieur.
« Attendre que quelque chose de grave se produise »
L’Ukrainienne Elina Svitolina, qui pointait sur Twitter les très mauvais indices de la qualité de l’air, s’interroge : « Pourquoi a-t-on besoin d’attendre que quelque chose de grave se produise pour agir ? » Comme le rappelle le quotidien L’Equipe, « à
titre de comparaison, l’indice de qualité de l’air à Paris, pas connue
pour être la ville la moins polluée du monde, est actuellement plus de
dix fois inférieur ».
L’apathie des organisateurs du tournoi
face à la situation a provoqué l’agacement de plusieurs joueurs, à
l’instar des Français Alizé Cornet et Gilles Simon, ou encore du Belge
Steve Darcis. « Dire à tout le monde de rester à l’intérieur et poursuivre le programme ? Bravo ! »,
a ironisé ce dernier alors que le Melbourne Park, qui accueille le
tournoi, possède trois stades couverts et huit courts intérieurs.
La
semaine dernière, le Serbe Novak Djokovic, président du Conseil des
joueurs de l’Association of Tennis Professionals (ATP) et numéro deux
mondial, avait demandé aux organisateurs d’envisager un report du
tournoi si la santé des joueurs était menacée. « Les informations dont nous disposons actuellement (…) annoncent de bonnes prévisions météorologiques, donc nous n’attendons pas de retard [dans le déroulement du tournoi] », avait alors répondu le président de la Fédération australienne de tennis, Craig Tiley.
Même
si la pollution de l’air augmente fortement, ils auront du mal à se
résoudre à annuler l’un des principaux événements sportifs de l’année en
Australie. Dans le cas contraire, il n’y aurait pas de problème
financier, selon la presse australienne qui évoque une assurance d’un
montant à neuf chiffres – soit au moins 100 millions de dollars
australiens, 62 millions d’euros.
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