C’est une société basée dans le Golfe qui aurait effectué le paiement pour les deux jets qui ont permis de transporter l’ancien patron du Japon au Liban.
Des
mercenaires américains, des jets turcs et une société basée dans le
Golfe. La rocambolesque évasion de Carlos Ghosn du Japon révèle
progressivement ses secrets alors que l’ancien patron de Renault-Nissan
doit donner une conférence de presse mercredi 8 janvier. Selon le Financial Times, une facture de 175.000 euros pour la location d’un jet a été payée à la société turque MNG Jet par une société basée à Dubaï.
Al-Nitaq
al-Akhdhar, littéralement "le domaine vert" est liée à Mike Douglas, un
ancien militaire britannique, qui a fait fortune après la guerre en
Irak en fournissant des services liés à l'aviation dans le pays. La
société apparaît ainsi dans les registres de fournisseurs d’équipements
militaires civils reconnus par le département de la défense américain.
Si la société dispose d’une adresse à Bagdad, c’est depuis Dubaï qu’elle
aurait agi pour faciliter la fuite de Carlos Ghosn. Une évasion qui aurait coûté, au total, 20 millions de dollars à l’homme d’affaires.
Deux paiements à MNG Jet
Mike
Douglas, PDG de SKA International, a toutefois nié toute implication
de sa société dans la fuite de Carlos Ghosn. "Tous les paiements que
nous avons effectués concernaient d'autres activités logistiques, de
fret, mais nous n'avons affrété aucun avion", a-t-il déclaré. "Si
quelqu'un affrète un avion, vous signez un accord d'affrètement. Et nous
n'avons affrété aucun avion donc nous ne sommes pas impliqués", a-t-il
martelé.
La
location des jets s’est en effet faite via une personne utilisant le
nom de "Ross Allen", le 24 décembre 2019. Le nom de l’entreprise n’est
en revanche pas mentionné dans le contrat. Toutefois, selon deux sources
citées par le Financial Times, la facture de 175.000 dollars est bien
adressée à Al-Nitaq Al-Akhdhar. Par ailleurs, affirme Le Monde,
deux jours plus tard, la société a réalisé un virement de 175.000
dollars de son compte ouvert à la branche émiratie de la banque
américaine Citibank.
Une entreprise abusée ?
Peu
après, le 28 décembre, un jet s’envolait de Dubaï vers Osaka. A bord de
l’avion, se trouvaient les américains Michael Taylor et George-Antoine
Zayek, anciens membres des forces spéciales reconvertis dans le privé.
Al-Nitaq Al-Akhdhar doit encore payer une autre facture de 175.000
dollars. Mike Douglas, de son côté, continue de nier son implication
dans la fuite de Carlos Ghosn s’inquiétant du fait que son entreprise
ait été "utilisée et abusée".
Carlos
Ghosn est soupçonné d'avoir fui le Japon le 29 décembre en s'envolant
de l'aéroport international du Kansai près d'Osaka (ouest du Japon) à
bord d'un jet privé, puis d'en avoir pris un autre à Istanbul pour
rejoindre Beyrouth le 30 décembre. L'ancien patron fait l'objet de quatre inculpations
au Japon : deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités
boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux
autres pour abus de confiance aggravé.
Par capital.fr

