
FRU Ndi, le patron du SDF est rentré aux États-Unis car la mission
est accomplie. C’est une
information dont les hauts cadres du SDF ne
souhaitent certainement qu’elle soit connue car elle illustre à la fois
la duplicité du SDF, ses connivences avec le RDPC, mais également les
fractures internes. La décision du SDF d’aller aux élections du 9
février 2020 a été prise sur instruction de FRU Ndi.
Les faits.
Ce qu’il faut d’abord savoir c’est que chaque élu du SDF ( députés,
maires ou Conseiller municipal) doit verser une partie de ses revenus à
FRU Ndi. Cette somme oscille entre 10 et 20 %. C’est une règle non
écrite mais qui permet d’alimenter financièrement en permanence le
chairman. À cet argent vient se greffer le financement annuel des partis
politiques dont la part du SDF se situe autour de 300 millions fcfa qui
gérés directement par FRU Ndi. A cela, vient s’ajouter les anciens
arrangements entre le pouvoir RDPC et leur ancien allié à travers les
mallettes nocturnes.
Lorsqu’il était encore en vie et en bonne
santé c’est Martin BELINGA Eboutou l’ancien directeur du cabinet civil
qui se chargeait personnellement de transmettre les messages de Paul
Biya au Chairman ou de lui remettre ses mallettes derrière le stade à
OMNUSPORT où le chairman aimait s’installer pour des rendez-vous très
privés. “ John comment tu vas” lançait parfois Martin à son ami du SDF
avant de l’étreindre dans ses bras. Et la vie continuait. Dès lors,
derrière la participation du SDF il n’y a pas que la politique, mais
beaucoup d’argent.
L’année dernière, le SDF avait déjà boycotté
sa participation au défilé du 20 mai au nom de la crise anglophone. Tout
un clan s’était à cet formé pour empêcher la participation du SDF aux
prochaines échéances électorales. Dans le camp de ceux qui étaient
contre le boycott figuraient: Jean Tsemelou l’actuel SG ou encore Mbah
Ndam. Joshua Osih faisant semblant de jouer au neutre ne voulant pas
froisser FRU Ndi à qui il doit tout. Cependant au fil des mois le camp
du NON se consolide et est majoritaire.
Vient donc le National
Exécutive Committee du 9 novembre 2019. Les partisans du boycott des
élections et de la rentrée parlementaire l’emportent. Les résolutions
finales sont en train d’être prises et rédigées. Ce NEC est présidé par
Joshua Osih. Ce samedi soir au sein de la ligne dure, les joies
apparaissent. Mais c’était sans compter sur les faucons et alliés du
RDPC.
Alors qu’ils sont encore en salle, Mbah Ndam et autres
contactent FRU Ndi qui se trouve chez ses enfants aux États-Unis et lui
font le point de la situation en indiquant qu’ils ont perdu. FRU Ndi
entre en colère. Très vite certaines personnes constatent que c’est FRU
Ndi qui est au téléphone. Il discute Osih et lui dit de dire aux autres
membres du NEC que le SDF ira aux élections.
Des chuchotements
et de nouveau la bataille s’engage pour s’achever en queue de poisson
samedi après minuit. Mais les résolutions arrêtées plutôt notamment non
aux élections du 9 février 2020 et le boycott de la session
parlementaire ont été bloquées.
Le mardi suivant Joshua a Osih
organise une conférence de presse où il indique que son parti donne deux
mois à Paul Biya pour résoudre la crise anglophone qui date de 3 ans,
avant de voir si le SDF ira aux élections. Mercredi 27 novembre 2019,
FRU Ndi est de retour en catastrophe au Cameroun. Depuis lors même ceux
qui étaient pour le boycott des élections sont devenus plus actifs que
les membres du RDPC. Le 6.2 ne laisse personne.
FRU Ndi quant à
lui est rentré tranquillement aux États-Unis. Mission accomplie. Il
vient de donner une nouvelle fois un coup de main à son ami Paul Biya
dont il n’a jamais oublié que c’est Biya qui organisa le rapatriement de
la dépouille de sa femme au Cameroun et une partie des obsèques. En
politique c’est aussi parfois du donnant - donnant.
BORIS BERTOLT

