
Le Conseil des patriotes appelle à manifester ce lundi pour exiger la démission du président George Weah. Cette coalition d'organisations de la société civile reproche au chef de l’Etat de ne pas permettre au pays de sortir de la grave crise économique qu'il traverse.
George Weah n'est pas à l'origine de la crise économique que traverse
le Liberia. Le pays est l'un des plus pauvres du monde, et l'épidémie
d'Ebola des années 2014-2016 l'avait déjà plongé dans la récession.
Sauf
que depuis l'arrivée au pouvoir de l'ancien footballeur, il y a deux
ans, la situation ne s'est pas vraiment améliorée, au contraire : selon
le Fonds monétaire international, la croissance est passée de 2,5% en
2017 à 0,4% cette année. L'inflation, elle, frôle les 25% sur la même
période. Le FMI fait notamment état de ses « préoccupations concernant la gouvernance et la corruption. »
En cause, les nombreuses affaires de détournements de fonds,
de trafics d'influence ou de favoritisme dans les attributions de
marchés publics. La plus médiatique de ces affaires a même coûté leurs
postes à plusieurs hauts dirigeants de la Banque centrale du Liberia,
qui avaient orchestré le détournement de plus de 80 millions d'euros.
George Weah,
qui a été élu sur la promesse d'agir en faveur des plus pauvres, peut
cependant se targuer d'avoir rendu l'université gratuite, et d'avoir
lancé des chantiers d'infrastructures : construction de route, réfection
de bidonvilles... Des chantiers eux-mêmes ternis, pour certains, par
des affaires de corruption.

