
Les forces de l'homme fort de l'est libyen, le maréchal Haftar, ont annoncé samedi un cessez-le-feu à partir de dimanche 00h00 (22h00 TU), conformément à l'appel lancé mercredi de Moscou et Ankara.
Les forces du maréchal Haftar ont prévenu toutefois dans un bref communiqué, que la « riposte sera sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse », en allusion aux forces du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli.
Plongée
dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux
entre le gouvernement d'accord national (GNA), qui siège à Tripoli et
qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement
parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, dans l'est du pays.
Les
deux camps bénéficient du soutien politique et militaire de puissances
régionales et internationales, à l'image notamment de la Turquie qui
appuie le GNA dirigé par Fayez el-Sarraj et de la Russie qui soutient
les forces du maréchal Haftar.
Lors d'une rencontre mercredi à Istanbul, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
avaient appelé à l'instauration d'un cessez-le-feu en Libye à partir de
dimanche minuit et exhorté les belligérants à s'asseoir à la table de
négociations pour parvenir à la paix.
■ La crise en Libye inquiète la Tunisie
Après
la prise par les troupes du maréchal Haftar de la ville de Syrte en
début de semaine, le pays se prépare à l’arrivée de personnes fuyant les
combats. Plusieurs réunions de crise ont eu lieu au plus haut niveau
pour anticiper l’arrivée de milliers de déplacés. En 2011, Tunis estime
avoir reçu plus d’un million de personnes en provenance de Libye.
Aujourd’hui le seuil des 300 personnes vulnérables par jour arrivant sur
le sol tunisien n’est pas atteint, mais la réponse est prête à être
déclenchée, comme l’explique Diego Zorrilla, coordinateur des Nations
unies en Tunisie.
« Les Nations unies ont un mécanisme de
réponse aux urgences très rodé, très huilé. On a des mécanismes pour
mobiliser des ressources financières, humaines, pour mobiliser des
stocks. La Tunisie bénéficie du fait d’être très proche de nos centres
de ravitaillement.
Notre base de réponse humanitaire
principale se trouve à Genève, qui est à une heure de vol de Tunis. Donc
on a toute la capacité pour mobiliser les ressources au niveau régional
et au niveau global pour venir en appui à la Tunisie comme on l’a fait
en 2011, comme on l’a fait en 2014 si une crise venait à se déclarer.
Entre-temps il y a beaucoup d’autres crises qui existent déjà, ces
crises-là sont celles qui sont prioritaires maintenant. Celle des
personnes de la Libye venant en Tunisie ne s’est pas déclarée pour
l’instant. On est dans une phase préparatoire, dans une phase d’alerte,
on est dans une phase de discussions avec le gouvernement pour la mise
en place des mécanismes de coordination nécessaires avec aussi les
partenaires humanitaires ici en Tunisie et avec les bailleurs de fonds
qui pourraient être intéressés. Mais pour l’instant on n’a pas déclenché
de réponse, car pour l’instant il n’y a pas d’urgence. »
Un
lieu pour la mise en place d’un camp capable d’accueillir 25 000
personnes est en préparation, il a été identifié par les autorités
tunisiennes dans le sud tunisien, dans le gouvernorat de Tataouine.

