coopération et développement économique (OCDE), face à la Suédoise Cecilia Malmström. Il a verdi son discours pour y arriver, mais Oxfam et Greenpeace Australie verraient sa nomination comme une très mauvaise nouvelle pour l’environnement.
Sur le papier, le candidat Mathias Cormann a tout pour plaire à l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE), qui doit sortir de son chapeau cette semaine son nouveau secrétaire général. Le fringant quinqua est né en Wallonie, diplômé des meilleures universités belges, et a parlementé couramment en allemand et en français avant d’émigrer en Australie, au milieu des années 1990. Le juriste de formation a prospéré au grand air austral, en assumant un tas de portefeuilles ministériels différents, dont celui des Finances, tous au profit des conservateurs.
Un pied en Europe, l’autre en Asie, le néo-Australien s’affiche comme un fervent défenseur des bienfaits de l’ouverture des marchés et du libre-échange…
Il est le seul concurrent sur la route de Cecilia Malmström, la
populaire ex-commissaire européenne au Commerce d’origine suédoise. Pour conquérir le mont OCDE, une instance de 37 pays majoritairement européens au service des grandes économies de la planète, l’Australien a parlé de développement durable
et d’objectifs climat ambitieux.
Des voix antipatriotiques se sont élevées d’Australie contre
sa nomination. À l’heure de l’urgence climatique, elle ne serait pas un
bon signe, plaident Oxfam et Greenpeace Australie. Chez lui, Cormann
prend la tarification du carbone pour un canular
,
classe le gaz dans les combustibles propres et met tous les bâtons
qu’il peut dans les énergies renouvelables et la finance verte. En 2017,
le fidèle des gouvernements Abbott, Turnbull et Morrison ne comprenait
toujours pas pourquoi Westpac, la deuxième banque du pays, cessait de
financer de nouvelles mines de charbon.
Tout aurait changé en 2021, selon la diplomatie australienne qui fait bloc derrière son candidat à la succession du Mexicain Angel Gurria (prise de fonction en juin). Mathias Cormann a désormais à cœur la lutte contre le réchauffement climatique : Si
je suis choisi pour être le prochain Secrétaire général de l’OCDE, je
m’engagerai avec toutes les parties prenantes intéressées à faire
progresser une action ambitieuse et efficace contre le changement
climatique et à aider les pays du monde entier à atteindre la neutralité
carbone d’ici 2050
, promet-il.
Par Ouest-France

