Pénurie de main d'oeuvre: ces Français qui pourraient doubler leur salaire en partant au Québec

 Le Québec ouvre grand ses portes aux Français. Vous pourriez y doubler votre salaire 
Au Québec, qui ouvrira largement ses portes aux étrangers en 2022, un chaudronnier sur deux gagne l'équivalent de 5100 euros, soit près de 3500 euros net, après paiement des impôts et assurances obligatoires.

La pénurie de main d’œuvre dans certains métiers ne touche pas que la France... Et cette pénurie mondiale peut être perçue comme une aubaine par les Français prêts à travailler hors de l’Hexagone.

Le Québec fait partie des régions qui leur ouvrent grand les bras. Car, dans cette province canadienne de 8 millions d’habitants, seule région francophone d’Amérique du Nord, la maîtrise de la langue française reste un atout majeur. Le gouvernement québécois vient de revoir à la hausse le plafond du nombre d’étrangers autorisés à s’installer sur son territoire (70.500 personnes). Bien au-delà des limites fixées ces dernières années (42.000 en 2019, 44.500 en 2020, 47.500 en 2021).

Plus de 5000 euros pour un chaudronnier

Et pour attirer les candidats, le Québec met en avant le niveau des salaires médians dans les métiers les plus recherchés: une infirmière touchant l'équivalent de 4300 euros bruts, un maçon gagnant l'équivalent de 4430 euros, un électricien en charge des interventions sur les réseaux de distribution recevant l'équivalent de 4930 euros ou encore un chaudronnierdont le salaire équivaut à 5100 euros.

Il s’agit certes de salaires bruts. Après déductions des assurances obligatoires (emploi, retraite, allocations familiales) et des impôts sur le revenu provinciaux et fédéraux (qui financent notamment le système de santé), un salarié ayant signé un contrat lui garantissant 7285 dollars canadiens (5100 euros) par mois percevra un revenu net de 5000 dollars canadiens (3500 euros).

Un coût de la vie pas plus élevé qu'en France

Par ailleurs, le code du travail est nettement moins protecteur qu’en France. La durée hebdomadaire légale est de 40 heures et les congés payés se limitent à deux semaines par an.

En revanche le coût de la vie est comparable à celui de la France. Certains services, comme l’abonnement internet, sont plus coûteux, mais d’autres le sont moins. L’accès aux piscines municipales est même gratuit. Les prix de l’immobilier ont, eux, beaucoup augmenté ces dernières années, mais comme ils partaient de bas, les loyers ont juste rattrapé ceux de la France. Selon le site Appartogo, louer un 3-pièces revient à 1036 euros/mois sur l’île de Montréal et à 782 euros dans la ville de Québec.

Les patrons luxembourgeois inquiets

Cette concurrence pour attirer des salariés qui exercent des métiers très recherchés, s’exerce aussi avec nos voisins. Aujourd’hui, quand on demande aux patrons luxembourgeois quelles sont leurs préoccupations pour 2022, 69% répondent "le manque de main d’œuvre qualifiée" et, juste derrière, le coût de la main d’œuvre, puisque cette pénurie les oblige à augmenter les salaires. Une vraie opportunité pour les Français qui n’habitent pas trop loin du Grand Duché.

Par ailleurs, parmi les départements de France où le taux de chômage est le plus bas, figurent presque tous ceux qui jouxtent la Suisse (le Doubs fait exception car il n’est pas le mieux situé géographiquement). Le Jura et l’Ain affichaient même au deuxième semestre de cette année un taux de chômage proche du plein emploi (5,5% dans le département franc-comtois et 5,9% dans le rhônalpin, selon l'Insee). Une performance que seule la forte proportion de travailleurs peut expliquer.

Pierre Kupferman  
Rédacteur en chef BFM Éco
Par BFM TV