
Aucun ressortissant français n'a été tué ou blessé dans l'attaque
contre l'ambassade de France, a-t-on
appris de source diplomatique
française.
Au moins 28 personnes ont été tuées dans l'attaque contre
l'état-major, selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par
l'AFP. Il y a également au moins 85 blessés, selon des sources des
services de santé de Ouagadougou.
La situation est "sous contrôle" à l'ambassade de France et à
l'Institut français, avait précisé auparavant l'entourage du chef de la
diplomatie, Jean-Yves Le Drian.
"Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à
l'action de l'armée burkinabé, elles n'ont pas pris part directement à
l'action", a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'Etat-major de l'armée
française, le colonel Patrick Steiger.
Le parquet de Paris a de son côté ouvert une enquête pour tentative d'assassinats terroriste.
Selon l'entourage du ministre français des Affaires étrangères
Jean-Yves Le Drian, "la situation" était "sous contrôle" vendredi midi à
13H (locales et GMT) à l'ambassade de France et à l'Institut français.
Le président français Emmanuel Macron est "tenu informé en direct par
ses équipes de l'évolution de la situation" à Ouagadougou, a indiqué
son entourage.
Vendredi matin devant l'ambassade de France, un correspondant de
l'AFP a entendu des échanges de tirs intenses et vu un véhicule, celui
des assaillants selon des témoins, en feu sur la chaussée.
Selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d'une voiture et ont
ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l'ambassade de
France dans le centre de la capitale du Burkina Faso.
Selon une source à l'intérieur de l'ambassade de France, cinq
hommes armés auraient essayé de rentrer dans l'ambassade sans y
parvenir. Ils ont alors tiré sur l'ambassade.
- Fumée noire -
D'autres témoignages ont fait état d'une explosion près de
l'état-major des armées burkinabè et de l'institut français, à environ
un kilomètre de cette première attaque, toujours dans le centre de la
capitale burkinabè.
Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter
montraient plusieurs épaisses colonnes de fumée noire s'élevant de
plusieurs bâtiments, dont celui de l'état-major des forces armées
burkinabè.
La capitale du Burkina a été ces dernières années à plusieurs
reprises la cible d'attaques jihadistes visant des cibles fréquentées
par les Occidentaux.
Les attaques de groupes jihadistes contre des représentants de l'État
(gendarmeries, écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays,
frontalier des zones instables du Mali.
Le 13 août dernier, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un
café-restaurant hallal, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue
de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L'attaque n'a pas été
revendiquée.
Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq
Européens, avaient été tuées lors d'un raid jihadiste contre l'hôtel le
Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou.
L'assaut, donné par les forces burkinabè soutenues par des militaires
français, avait duré une douzaine d'heures et l'attaque avait été
revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islmaique (Aqmi) qui l'attribue au
groupe jihadiste Al-Mourabitoune.
Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d'une embuscade
tendue par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou,
localité située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.
Le nord du Burkina Faso est le théâtre d'attaques jihadistes depuis
le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon
un bilan officiel.