En Afrique du Sud, le procès pour corruption de Jacob Zuma qui devait s'ouvrir ce mardi a de nouveau été reporté. L'ancien président est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin de l'entreprise française Thales dans les années 1990.
Il s'agit d'un énième report de cette affaire qui remonte aux
années 1990. Un dossier dans lequel l'ancien président sud-africain, qui
ne dirigeait pas encore le pays à l'époque, est accusé d’avoir touché
des pots-de-vin du groupe français Thales pour avoir facilité
l’obtention d’un contrat d’armement.
Pour ces faits, il a une
première fois été inculpé en 2005 pour corruption, blanchiment d’argent
et racket. Depuis, il y a eu une multitude de rebondissements. Les
charges ont été abandonnées et réinstaurées à plusieurs reprises. En
début d’année, l’ancien président a de nouveau tenté de faire abandonner
ces poursuites, s’estimant victime d’une chasse aux sorcières. Mais
vendredi dernier, la justice a rejeté sa requête. Son procès devait donc
s’ouvrir ce mardi matin.
Nouvel appel de la défense
Sans
grande surprise, dès le début des audiences, ses avocats ont annoncé
qu’il allait faire appel de la décision de justice de la semaine
dernière. Multiplier les procédures, c’est finalement, la stratégie de
défense de Jacob Zuma pour gagner du temps.
Sur le fond, ce
dossier d’accusation semble relativement solide. D’ailleurs, son
conseiller financier, qui faisait l’intermédiaire entre Thales et lui, a
déjà été condamné dans cette même affaire. La société Thales est
également poursuivie. Dans récent un communiqué, le groupe a annoncé
qu’il examinait ses options.
L’examen de ce dernier recours de
l’ancien devrait avoir lieu avant la fin de l’année 2019, mais il ne
fait aucun doute que la procédure peut encore trainer des années. En
effet, dernière il a encore la possibilité de faire appel auprès de la
Haute Cour d’appel, puis devant la Cour constitutionnelle. Seule la
question financière peut se poser, puisque tous ces recours coutent
cher. Jacob Zuma avait d’ailleurs tenté d’obtenir que l’État paye ses
frais de justice, ce qui a été rejeté
Aujourd'hui, l’ancien
président a de nouveau joué la carte de la victime d’un complot,
mobilisant ses supporters qui sont présents devant le tribunal à chaque
comparution. Ses partisans accusent l’actuel gouvernement de Cyril
Ramaphosa de vouloir se venger.