
Avec 3,14 millions
d’entreprises implantées en France, l’entrepreneuriat offre une
importante diversité humaine. Néanmoins, s’il n’existe pas de profil
type de l’entrepreneur, il est possible
d’en définir les principaux
traits de caractère. Ils sont ceux qui forgent un homme ou une femme
porté à la création et au mouvement.Définir l’entrepreneur pour en comprendre les principaux traits
Il
faut croire que l’entrepreneur est un homo sapiens si différent de ses
pairs qu’il intrigue, irrite, porte à l’admiration et à l’étude. Dès le
18ème siècle, Richard Cantillon et Jean-Baptiste Say définissaient
l’entrepreneur. Pour le premier, ce qualificatif s’applique à quelqu'un
qui pratique les décisions d’affaires dans un contexte d'incertitude de
l'avenir. On retiendra de cette dernière, la capacité à se frotter au
risque. Le second a une vision plus créatrice. Pour lui, l'entrepreneur
transfère des ressources économiques de la base vers une plus grande
productivité en améliorant le rendement. Au 20ème siècle, l’économiste
autrichien, Joseph Schumpeter revient à la source étymologique du
qualificatif et met avant tout autre considération la capacité à
entreprendre et à innover dans sa définition de l’entrepreneur. Pour
McClelland, l’entrepreneur est avant tout motivé par un besoin d’agir et
par la nécessité de construire.
Un artiste qui s'ignore et qu'on ignore
Risques,
soucis de perfectionner, esprit d’entreprendre et d’innovation, besoin
de construire ont donc été identifiés ces trois derniers siècles comme
définissant, au sein de la société, les entrepreneurs. Même s’ils sont
foncièrement variés, à l’image d’un entrepreneuriat qui s’est
considérablement développé et diversifié depuis le 18ème siècle, les
entrepreneurs ont des traits de caractères qui les portent vers ces
fondamentaux définis par les sociologues et les économistes. Nous
considérerons pour notre part que l’entrepreneur est avant tout un
constructeur. Ce créatif ne demeure pas dans l’imaginaire et passe à
l’action. Son besoin de construire se nourrit de sa volonté d’améliorer
ou de changer l’ordre établi. Il est bien souvent un perfectionniste
intransigeant avec lui-même. Ce n’est pas pour autant un joueur prêt à
tout risquer sur un coup de dé ! Il se montre généralement prudent en
appréciant le risque pour mieux le maîtriser. Cette faculté à
concrétiser un projet de manière cadrée et maîtrisée est la marque d’un
être doué d’une formidable capacité de synthèse. Curieux, il s’intéresse
à tout et déteste les imprévus ! Il apprécie l’anticipation et essaye
de toujours œuvrer avec plusieurs coups d’avance. L’entrepreneur est un
rêveur pragmatique qui s’épanouit dans la matérialisation de ses rêves.
On
le constate, l’entrepreneur est un être assez particulier. Si les
Français lui reconnaissent assez spontanément sa capacité à prendre des
risques et à créer, peu entrevoient sa dimension imaginative. Tous les
traits de l’entrepreneur ne lui serviraient à rien sans celui qui le
porte à imaginer un concept ou un produit qui a plus ou moins grande
échelle changera le monde. De Ford à Jobs, en passant par Dassault ou
Zuckerberg tous partagent la particularité d’avoir rêvé ! Une voiture
pour tous, la numérisation, des avions superbes ou un réseau social
quasi universel, leurs réalisations ont modelé notre monde. N’oublions
pas qu’elles trouvent leur origine dans les méandres de la pensée d’un
cerveau porté à la création. L’entrepreneur est un artiste qui pratique
une forme d’art qui n’est pas reconnue comme tel.
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