
Le
27 février 2019, en émettant des bons du Trésor assimilables (BTA) à 26
semaines, pour
tenter de lever 50 milliards de francs CFA sur le marché
des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC),
le Cameroun a effectué sa plus grosse opération sur ce marché, depuis
son lancement en 2011.
Il
s’agit d’une opération record, dans la mesure où le Trésor public
camerounais n’a jusqu’ici jamais sollicité plus de 10 milliards de
francs CFA par émission de BTA sur le marché des titres de la Banque
centrale des six Etats de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA,
Guinée équatoriale).
Au
demeurant, l’opération de levée de fonds du 27 février 2019 survenait,
une semaine seulement, après une émission sur le même marché,
d’obligations du Trésor assimilables (OTA) à 3 ans de maturité, pour un
montant de 20 milliards de francs CFA.
Le
Cameroun n’a plus jamais sollicité une telle enveloppe depuis au moins 2
ans, lors de ses opérations sur cette catégorie de titres publics
(OTA), devenues du reste très rares.
Selon
les résultats officiels de cette dernière opération sur les OTA, pour
une demande de 20 milliards de francs CFA, les investisseurs n’ont servi
qu’une enveloppe de 15,6 milliards de francs CFA, et l’Etat camerounais
n’a finalement consenti à encaisser qu’une enveloppe de 14,7 milliards
de francs CFA.
Cet
enchaînement d’opérations de mobilisation de ressources financières
(plus importantes) sur le marché des titres de la BEAC témoigne, à
suffisance, des tensions de trésorerie que vit le Cameroun, dans un
contexte de diminution des recettes pétrolières et de montée de
l’insécurité.
En
effet, le pays fait face à des dépenses sécuritaires sans cesse
croissantes depuis l’année 2013, d’abord avec le front ouvert contre
Boko Haram dans l’Extrême-Nord, ensuite contre les séparatistes
anglophones dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, enfin et
plus récemment contre les ravisseurs ciblant les éleveurs dans la région
de l’Adamaoua.
Pour
rappel, dans un rapport d’avril 2016, le FMI révélait, par exemple, que
la seule lutte contre la secte islamiste nigériane Boko Haram, dans la
région de l’Extrême-Nord, avait un impact sur les finances publiques
camerounaises, de l’ordre de 1 à 2% du PIB.
Brice R. Mbodiam
Par Investir au Cameroun

