Ce weekend, Riek Machar a été investi au poste de premier vice-président
du pays. Si l’évènement
suscite l’espoir, la formation du nouveau
gouvernement et la mise en œuvre de certains points de l’accord de paix
s’annoncent compliqués.
Après des mois de délais, le chef rebelle est donc revenu dans la
capitale pour participer à un gouvernement d’union nationale, comme
prévu par l’accord de paix signé par lui et le président Salva Kiir en
septembre 2018.
Les noms des cinq vice-présidents prévus par
l'accord de paix sont connus : d'abord Riek Machar, donc, la figure
dominante de l'opposition nommée dès samedi comme c'était attendu ; puis
James Wani Igga, un politicien fidèle de Salva Kiir, reconduit au même
poste ; ensuite un autre fidèle du président, le puissant Taban Deng
Gai ; à la troisième vice-présidence Rebecca Nyandeng De Mabior,
l'ex-femme du leader défunt de la rebellion John Garang ; et enfin, ce
dimanche, le général Hussein Abdelbagi Akol, une personnalité issue de
la coalition de six partis d'opposition. Problème : l'une des
composantes de cette coalition a d'ores et déjà dénoncé cette
nomination. Ce qui va probablement nécessiter de nouveaux pourparlers.
L’investiture de Machar et des autres vice-présidents
a été largement salué dans le pays mais également par la communauté
internationale. Washington – principal bailleur de fond de Juba- a
notamment salué cette avancée, mais a mis en garde : la route est encore
longue. « Le véritable travail, le plus ardu, commence maintenant », a commenté l’ambassadrice américaine aux Nations unies.
Il
va falloir désormais désigner un cabinet de 35 ministres, dont 20
choisis par le camp du président Salva Kiir. Viendront ensuite les
gouverneurs, les administrateurs pour lesquels les deux camps devront
négocier.
La mise en œuvre de certains points de l’accord de paix
pourrait également bloquer. Comme l’intégration de plus 41 000
combattants de l’armée nationale et des groupes rebelles dans une même
armée unifiée. Ou bien la délimitation et le contrôle des 10 Etats
annoncés par le président Salva Kiir.
Autant de points qui peuvent
encore faire dérailler ce gouvernement d’union nationale, qui va devoir
gérer le pays pendant trois ans jusqu'aux prochaines élections.
C’est
la troisième fois que Riek Machar est le numéro 2 de Salva Kiir. Les
deux rivaux vont-ils cette fois-ci réussir à cohabiter pacifiquement ?
C'est l'espoir d'une population traumatisée par 6 années de guerre civile, qui a fait près de 400 000 morts. La composition du gouvernement pourrait être annoncé ce lundi ou mardi.
Les femmes ont été particulièrement touchées par ce conflit. C’est pour cela qu’elles se sont beaucoup investies dans le dialogue pour la paix, mais également pour la justice, et pour une meilleure représentation des femmes.L’accord de paix stipule que 35% des postes doivent revenir aux femmes. Et nous espérons que les différents groupes armés s’en rappelleront.
Par RFI