Selon
un grand ponte de la Silicon Valley, le monde devrait voir apparaître
dans les années à venir des gens dont la fortune dépasserait 1.000
milliards de dollars. Du jamais vu dans l'Histoire de l'humanité.
Une personne qui serait 10 à 15 fois
plus riche que Bill Gates. Cela paraît difficilement imaginable tant, du
haut de ses 75 milliards de dollars, le fondateur de Microsoft domine
largement la hiérarchie mondiale des grandes fortunes. Et pourtant Sam
Altman, le président de la pépinière d'un des fonds les plus puissants
de la Silicon Valley (le découvreur entres autres d'AirBnB ou de
Dropbox) est persuadé que dans les années à venir, les plus riches de la
planète auront des fortunes de l'ordre du millier de milliard de
dollars.
Du jamais vu dans l'Histoire de
l'humanité. "Nous devons nous préparer à vivre dans un monde avec des
billionaires, explique-t-il au site Tech Insider. Et cela sera considéré
comme injuste. Moi-même, je trouve cela injuste. Mais pour que la
société continue à avancer, nous devrons en passer par là." Et selon Bob
Lord, un avocat fiscaliste américain spécialiste des inégalités, ce
changement de dimension dans la richesse devrait intervenir d'ici 20 ou
30 ans. Mais il ne devrait pas s'agir de Bill Gates, plutôt d'un nouveau
Rockefeller. Considéré comme le plus riche de tous les temps, John D.
Rockefeller a créé un empire du pétrole (aujourd'hui ExxonMobil - Esso)
en rachetant les raffineries concurrentes et en créant un
quasi-monopole.
La high-tech, le nouveau pétrole
Cette fois, ce n'est pas le pétrole qui
permettra d'accéder au statut de billionaire mais bien la high-tech. Le
portrait-robot de cet ultra-riche selon Bob Lord? "Ce sera certainement
quelqu'un qui est inconnu aujourd'hui, à la tête de plusieurs sociétés
comme Elon Musk et qui a inventé quelque chose qui n'avait jamais été
fait auparavant." Ce type de profil existe bien aujourd'hui. Elon Musk,
le patron de Tesla ou Mark Zuckerberg correspondent. Mais dans les
années à venir, la mondialisation accrue va permettre aux géants de la
tech de changer de dimension. Les investisseurs qui sont aujourd'hui
majoritairement américains et européens viendront de Chine, d'Inde ou
encore d'Amérique du sud ou d'Afrique. Ils feront exploser les
capitalisations boursières des grandes entreprises de la tech.
Et le phénomène a déjà commencé. Il y a
par exemple 15 ans, le secteur des technologies n'était pas, en dehors
de Microsoft, représenté dans le top 10 des sociétés les plus valorisées
de la planète. Aujourd'hui, on en trouve 5 dans ce même classement:
Apple, Google, Amazon, Microsoft et Facebook. D'ailleurs aujourd'hui,
ces 5 seules entreprises pèsent plus que l'ensemble du CAC 40 en terme
de capitalisation. Ce qui fait la fortune de leurs créateurs.
Un homme plus riche que la Suisse?
Mais ce n'est que le début. Selon une
étude du Credit Suisse de 2014, la richesse mondiale va croître dans les
prochaines décennies dans des proportions jamais vues auparavant. "Si
on tient compte de l'évolution actuelle de la richesse, d'ici deux
générations, la planète comptera un milliard de millionnaires (contre 35
millions en 2015 selon la banque), soit 20% de la population adulte de
la planète, explique la banque dans son Global Wealth Report. Dans ce
scénario, les milliardaires seront alors monnaie courante, et il y aura
certainement quelques billionaires, onze selon notre meilleure
estimation."
Si un tel scénario se produit, cela ne
manquera pas en tout cas de susciter l'émoi sur la planète. La fortune
de ces ultra-riches serait équivalente à celles de grands pays. En 2015
par exemple, seuls 15 pays du monde dépassaient le millier de milliards
de dollars de PIB. Un billionaire serait donc plus riche que
l'Indonésie, les Pays-Bas ou même encore la Suisse! Des fortunes qui
seront certainement considérées comme indécentes. "Je pense que nous
devons simplement accepter qu'il y ait des gens qui ont furieusement
plus d'argent que d'autres, explique Sam Altman. Le compromis serait de
garantir un très bon niveau de vie à tout le monde mais je ne vois pas
comment ce socialisme idéal pourrait marcher."