CHRONIQUE DE MAMANE SUR L'AFFAIRE BIYA CONTRE NGANANG SUR RADIO FRANCE INTERNATIONALE(RFI)

 
CHRONIQUE DE MAMANE SUR L'AFFAIRE BIYA CONTRE NGANANG SUR RADIO
FRANCE INTERNATIONALE(RFI)
''Le Président-Fondateur et l'Ecrivain''
C'est le titre d'une chronique delivrée ce matin sur la chaîne de radio RFI par l’humoriste MAMANE dans laquelle il met en relief l'extrême frilosité du régime Biya face aux écrits de l’écrivain et activiste des droits de l'homme Patrice Nganang au point de l’enlever, de fabriquer des accusations aussi ridicules les unes des autres, et enfin, de le séquestrer à la prison centrale de Nkondengui en toute violation de la procédure pénale et des droits humains.
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Le Président-Fondateur et l'Ecrivain
Par Mamane
18/12/2017 sur Rfi
« Ben écoutez on dirait bien que c’est ce à quoi sont en train d’assister les Gondwanais méduses (accent aigu stp) et sans voix. Eux, ces chers citoyens fidèles et fiers d’appartenir à ce grand et glorieux pays qu’est la très très démocratique république, grand, glorieux et fort, avec son armée Air, Terre, et Mer, sa gendarmerie, sa douane et sa police, ses intrépides juges et procureurs, ses valeureux députés et sénateurs, son irréductible gouvernement, et surtout tout là-haut, le soleil des soleils, le phare de toute âme qui vive, notre leader bien aimé, son excellence Président Fondateur, fort parmi les forts, celui qui voit et entend tout avant tout le monde. Et bah c’est toute cette armada, solidifiée au cours de longues et ardues années de pouvoir sans partage, qui semble prise de panique, devant un vulgaire scribe, un simple gratte papier, un plumitif, un barbouilleur.
C’est incroyable ! Les Gondwanais n’en croient pas leurs yeux et leurs oreilles ! Arrestation au pied de l’avion, garde à vue, puis détention, pour un vulgaire scribe, un simpe gratte papier, un plumitif, un barbouilleur. Il n’a pas de kalachnikov, pas de bombe ni de couteau, juste un stylo et du papier, un clavier d’ordinateur, tablette ou smartphone. Juste ça ! juste ça, mais hé hé suffisant pour faire bégayer policiers, juges et procureurs…
D’abord faux et usage de faux, immigration illégale, puis outrage à Président-Fondateur, ensuite outrage à corps constitué et enfin, incitation à la violence. Tout ça pour un vulgaire scribe, un simple gratte papier, un plumitif, un barbouilleur. On croirait qu’il est une bande de terroriste à lui tout seul, avec son stylo, sa tablette et son smartphone, tout seul à fomenter des actes criminels avec ses petits doigts sur son clavier depuis sa cellule de garde à vue, au nez et à la barbe de ses gardiens ; un acte criminel avec déflagration internationale, sans casse ni victime, juste des mots, posés sur un clavier, mis en ordre rangés et classés, virgule, point-virgule, mis en ligne, et hop ! On appelle ça une Tribune.
Médusés, pantois, sidérés, ben les Gondwanais regardent leurs intrépides juges et policiers s’activer, pour éradiquer cette dangereuse menace couchée noir sur blanc : menace à la sécurité, menace à l’intégrité de notre leader bien aimé son Excellence Président-Fondateur. Et c’est là que nos chers Gondwanais comprennent pourquoi l’école Gondwanaise a été abandonnée depuis longtemps par l’Etat. Ben ! C’est parce que les écrit d’un vulgaire scribe, un simple gratte papier, un plumitif, un barbouilleur, bah ces simples écrits, font peur à toute la très très démocratique République !
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