Pieds nus, curage de dent, préservatifs usagés : les coups de gueule d’une ex-hôtesse de l’air

Shawn Kathleen, ancienne hôtesse de l’air, a lancé son blog « Passenger Shaming » ­ sur ­Instagram, ­Twitter et Facebook. Elle y publie les photos des incivilités des passagers à bord.
Shawn Kathleen en a eu ras le bol des incivilités des passagers. Elle publie sur les réseaux sociaux, sous les comptes « Passenger Shaming », les photos des méfaits de ces sans-gêne.
Elle a tout vu. Couches-culottes sales sur plateaux-repas, voyageurs torse nu, soutiens-gorge enlevés et accrochés au siège, séances de pédicure en altitude, exercices de yoga pratiqués dans l’allée centrale, préservatif jeté au sol… Shawn Kathleen (un pseudo), ancienne hôtesse de l’air, a côtoyé la crasse et la grossièreté aérienne. Au point d’en faire son obsession et d’exposer au monde entier la face obscure des passagers. Sur les réseaux sociaux, son compte ­ « Passenger Shaming » est devenu le point de ralliement d’une large communauté (560 000 abonnés sur ­Instagram, et autant sur ­Twitter et Facebook cumulés) qui, entre curiosité et dégoût, partage photos et vidéos du cauchemar en cabine.
Il y a dix ans, la quadragénaire originaire de l’Ohio, hôtesse de l’air sur une compagnie américaine, ouvre un blog : « Rants of a sassy stew »­ (quelque chose comme « coup de gueule d’une hôtesse de l’air »). Elle y consigne sur le ton de l’humour son quotidien à bord et, notamment, toutes ces questions un brin stupides ou déroutantes qu’on lui pose en altitude. « En plein vol, celui qui sonne pour s’assurer que l’on avance, celui qui vous demande de dire au pilote ­d’aller plus vite car il va rater sa correspondance ou qui vous interrompt en plein massage cardiaque pour vous réclamer un Coca », énumère cette mère de trois enfants au look sophistiqué.
Le blog s’enrichit rapidement de photos de passagers à l’allure négligée ou montrant la cabine dévastée à l’arrivée. Très vite, d’autres témoignages et preuves, envoyés par des personnels navigants du monde entier, affluent. « Nous faisions attention à ce que ni les passagers ni la compagnie ne soient reconnaissables sur les clichés, mais visiblement cela n’a pas suffi », explique Shawn Kathleen, qui assure que son licenciement, après sept ans de service, est lié à la découverte de son blog par son employeur.

source: lemonde.fr