Selon les villageois, l'opération de
destruction massive a été perpétrée par des éléments de l'armée et
des
forces de l'ordre en colère.
L'opération visait à retrouver les
assassins d'un gendarme tué jeudi par de présumés séparatistes
anglophones dans cette localité située à Kumbo, département de Bui dans
cette région du Nord-Ouest.
Des témoins en larmes se plaignent de
ne plus avoir de réserve de maïs parce que « les récoltes ont été
détruites par les soldats de la République ».
Le site est jonché de restes d'animaux égorgés, de marchandises renversées et piétinées par les assaillants.
« Ce sont des voleurs » a scandé un autre habitant la mine attristée.
«
On dit que le gouvernement nous protège, mais de quelle protection
parle-t-on? » s'est interrogé un propriétaire de plantations : « nous,
on ne connaît pas ceux qui ont tué le gendarme, je suis en route; je
fuis, je ne peux plus rester ici. »
Joint au téléphone, Mooh
Emile Simon, le préfet de ce département n'a pas souhaité se prononcer
sur ces accusations contre l'armée camerounaise.
Plusieurs
personnes ont été interpellées dans le village pour des besoins
d'enquête. La peur s'est installée selon Joro le chef du village, qui
a ajouté que de nombreux habitants de Tadu ont abandonné leurs
maisons pour la forêt ou les villages voisins.
Depuis plusieurs
mois, l'armée a déployé des forces dans les deux régions anglophones
pour contrecarrer des attaques de séparatistes présumés, de plus en plus
fréquentes.
La peur règne dans les localités anglophones du
Cameroun en raison des tirs qui retentissent toutes les nuits à
plusieurs endroits.
Par BBC