
Plus de 200 personnes fuient depuis vendredi des violences dans le
sud-ouest anglophone du
Cameroun pour trouver refuge dans la région du Littoral, en zone francophone, selon une source officielle.
Cameroun pour trouver refuge dans la région du Littoral, en zone francophone, selon une source officielle.
Les déplacés, arrivés dans la ville francophone de Mbanga, sont des
villageois qui ont subi vendredi une "attaque de partisans de la
sécession" vers Kumba, dans le Sud-Ouest, a indiqué à l'AFP Armstrong
Voh Buikame, sous-préfet de Mbanga.
"L'attaque a été repoussée par l'armée, mais les gens ont pris peur
et ont préféré passer la nuit en lieu sûr. Certains arrivaient par le
train et d'autres à pied", a précisé M. Voh Buikame.
De nouvelles arrivées, parmi lesquelles de nombreux enfants,
continuent d'être enregistrées samedi après-midi, selon un témoin local.
A Mbanga, des habitants et des associations locales de bienfaisance
ont apporté de l'aide aux déplacés pour leur permettre de trouver un
abri, à manger et ont prodigué des soins.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les citoyens
anglophones du Cameroun, soit 20% de la population. Elles sont secouées
depuis plus d'un an par une profonde crise socio-politique, qui s'est
peu à peu muée en un conflit armé de basse intensité entre les
séparatistes anglophones et les représentants du pouvoir central de
Yaoundé.
Le bilan humain des violences du côté des civils comme des
séparatistes est inconnu, du fait du manque de communication sur cette
crise et des difficultés d'accès pour les journalistes. Depuis fin 2017,
28 membres des forces de sécurité ont perdu la vie dans des attaques de
sécessionnistes, selon une compilation de l'AFP faite sur la base de
déclarations officielles. D'autres observateurs à Yaoundé évoquent un
bilan plus élevé.
A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes
apparaissent, arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de
l'"Ambazonie", du nom de l'Etat qu'ils veulent créer.
Des élections - dont la présidentielle - sont prévues au Cameroun fin 2018.
VOA Avec AFP