
Pour le compte de l’exercice 2017, la Banque des Etats
de l’Afrique Centrale annonce avoir
réalisé un bénéfice net de 77,1
milliards de FCFA. Bien qu’elle soit positive, cette marge nette
s’affiche en baisse de 53,1%, comparée au bénéfice record de 164,17
milliards de FCFA réalisé en 2016.
Cette
baisse, que connait la marge nette de la banque centrale commune aux
pays membre de la CEMAC, s’explique essentiellement par un repli des
produits sur les avoirs extérieurs de sa zone d’émission, qui
constituent sa première source de revenus. De 310 milliards de FCFA en
2016, ils sont passés à seulement 156,7 milliards de FCFA à la fin de
l’année 2017.
Dans
le détail, on réalise que cette contreperformance de rendement sur les
avoirs extérieurs, découle de la réalisation de plus-values plus faibles
sur la cession de certains actifs, décidée par la Banque centrale, pour
soutenir la stabilité extérieure du FCFA zone CEMAC, qui était en grand
danger.
En
même temps qu’elle a réalisé de moins bonnes plus-values, le produit
des autres placements extérieurs de la BEAC a baissé de 67,26% à 21,7
milliards de FCFA, contre un rendement de près de 66,5 milliards de FCFA
en 2016, du fait justement de la baisse du portefeuille titres.
Dans
ce contexte, et avec des charges sur avoirs extérieurs en progression
de 12,6%, la marge sur cette section a reculé de 54,7%, passant de 285,5
milliards de FCFA à seulement 129,3 milliards de FCFA.
Les
arbitrages et les compromis menés par la BEAC sur ce dossier ne sont
pas très clairs, et il est difficile de savoir si elle pouvait tirer
mieux, des actifs qu’elle a dû vendre, pour renforcer la position du
compte des opérations logées au Trésor de France. Sur ce compte des
opérations, on note aussi que, malgré une amélioration de ses ressources
à 2672 milliards de FCFA (1260,3 milliards en 2016), sa rentabilité a
baissé de 36%.
Amélioration des opérations avec la clientèle locale
La
mauvaise performance des revenus sur les avoirs extérieurs a été
légèrement amortie par une amélioration des opérations avec la
clientèle. Ainsi, on note que la sollicitation plus importante de la
BEAC par les trésors publics nationaux, a généré à son profit des
intérêts de 55 milliards de FCFA (contre 38,14 milliards de FCFA en
2016). Aussi la hausse des principaux taux d’intervention auprès des
établissements financiers, a généré près de 19 milliards d’intérêts en
2017, contre 10,1 milliards en 2016.
Les
performances baissières de la BEAC surviennent dans une conjoncture
morose pour la CEMAC. La sous-région dans son ensemble a connu une année
2017 difficile, marquée par une croissance du PIB négative (-0,1%).
Alors
que baisse le produit des avoirs extérieurs, le conseil du Fonds
Monétaire International invite la Banque centrale à supprimer les
avances statutaires au bénéfice des Etats et « envisager un nouveau durcissement de la politique monétaire ». Ce qui
risque d’être difficile à suivre car, au final, ce sont les placements
sur le marché monétaire local qui soutiennent le plus sa rentabilité.
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