
Le
groupe sud-africain Raubex a lancé, depuis plusieurs semaines, dans la
capitale
économique camerounaise, les travaux de construction du Douala
Grand Mall & Business Park, un gigantesque complexe immobilier et
touristique de 80 milliards de francs Cfa, porté par la société Craft
Development, qui a réussi à décrocher le partenariat du fonds
d’investissements britannique Actis.
Le
25 avril 2018, toujours à Douala, cette même entreprise sud-africaine
du BTP a débuté les travaux de construction de la première enseigne du
groupe hôtelier français Onomo au Cameroun. Un trois Etoiles dans lequel
Onomo International va investir, a-t-on appris, la bagatelle de 15,5
milliards de francs Cfa. Suivront ensuite, deux autres établissements du
même type à Yaoundé, la capitale du pays, et Kribi, cité balnéaire de
la région du Sud.
Avec
ces deux grands projets immobilier et touristique, Raubex tente ainsi
de se refaire une santé financière au Cameroun, à la suite du
ralentissement des investissements publics dans le secteur du BTP en
Afrique du Sud, pays dans lequel l’entreprise est le leader dans la
construction des infrastructures routières.
En effet, révèle le journal nigérian Business Day,
au terme de son dernier exercice clos en février 2018, le carnet de
commandes de Raubex a enregistré une baisse substantielle des commandes
de l’Agence nationale des routes nationales (Sanral) d’Afrique du Sud,
passant de 23% à seulement 12%.
Dans le même temps, apprend-on, «L&R
Civils, société acquise en juillet 2012, en prévision d'un déploiement
de projets d'infrastructures hydrauliques à Gauteng, a été fermée (…)
Raubex a également fermé Strata Civils, qui a généré un chiffre
d'affaires de 37,2 millions de rands (1,6 milliards FCFA) et une perte
nette de 17,5 millions de rands (746 millions FCFA). Les commandes de
construction du gouvernement provincial ont chuté de 54% et celles des
municipalités ont chuté de 11%».
Cette
conjoncture sur le marché du BTP en Afrique du Sud, a amené Raubex à se
repositionner sur le marché de l’immobilier, pour demeurer rentable,
apprend-on. «Nous avons dû changer d'objectif, en attendant que
Sanral et le gouvernement investissent davantage pour des projets. C’est
la raison pour laquelle nous faisons davantage des travaux privés, y
compris la construction et la vente de maisons, ainsi que la rénovation
de centres commerciaux en Afrique, avec un nouveau projet passionnant au
Cameroun.», a déclaré Rudolf Fourie, CEO de Raubex, au cours de la présentation des résultats annuels de l’entreprise en février dernier.
A
la faveur de son repositionnement sur le marché du BTP (acquisition,
début janvier 2018, de 70% des actifs de Westforce Construction group,
en Australie), et surtout grâce à ses contrats au Cameroun, Raubex
compte bien redresser et surtout accroître son chiffre d’affaires, qui a
diminué de 5,1% au cours du dernier exercice, culminant à 8,54
milliards de rands (351 milliards FCFA).
Brice R. Mbodiam
Investir au Cameroun