La croissance économique ivoirienne ralentit un peu en 2018, mais reste l’une des plus rapides du monde, selon un rapport annuel de la Banque mondiale sur l’économie ivoirienne présenté jeudi 21 février à Abidjan. L’institution met l’accent sur l’urgence de résoudre le grave problème de mobilité dont souffre la capitale économique.
En 2018, la croissance ivoirienne devrait atteindre 7,4% contre 7,7 en 2017 calcule la Banque mondiale qui, si elle pointe le « contexte d’incertitude électorale » en 2020, estime que, sauf accident, la croissance devrait rester aux alentours de 7% jusqu’en 2021.
Les facteurs de ce ralentissement : une conjoncture défavorable pour
les exportations agricoles et un essoufflement de secteurs porteurs ces
dernières années comme la finance, les mines, l’énergie et les télécoms,
même si « le transport et la construction ont continué à bien se porter ».
Points positifs : une inflation faible (1%) et un déficit budgétaire
ramené de 4,5 à 4%. Pour autant, la dette a augmenté (52,6% du PIB) et
les recettes fiscales ne représentent que 16,5% du Produit intérieur
brut, un des taux les plus bas de la sous-région.
Inclusivité et mobilité
Dans son rapport, la Banque mondiale plaide pour une croissance mieux
partagée. Selon les dernières statistiques connues, qui datent de 2015,
46% des Ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté contre 51% en 2011, « loin de ce qui pouvait être attendu pour une économie qui a augmenté de 80% depuis 2012 », dit le rapport qui met l’accent sur l’urbanisation.
En 2040, Abidjan comptera 10 millions d’habitants. Et aujourd’hui, le
manque de mobilité étouffe la ville et coûte 4 milliards de francs CFA
(environ 6 millions d’euros) aux ménages chaque jour. Un engorgement dû
au manque d’entretien et à la mauvaise distribution des routes, au
manque de transports en commun et à l’irrespect généralisé des règles de
circulation ou d’occupation de l’espace public.