Cette mesure intervient au lendemain de la motion
votée par les sénateurs visant à annuler la
déclaration d’urgence
nationale du président américain, qui devait lui permettre de financer
le mur.
Il avait prévenu dès jeudi 14 mars avec un tweet en un
mot et en capitales : « VETO ! » Cette colère de Donald Trump était
arrivée quelques minutes après que les sénateurs ont voté une motion
visant à annuler sa déclaration d’urgence nationale, qui devait lui
permettre de contourner le Congrès pour financer son mur à la frontière
avec le Mexique.
Au lendemain de son tweet, le chef d’Etat a donc
mis sa menace à execution et a fait usage vendredi de son veto pour
bloquer cette résolution sénatoriale. Une première dans son mandat.
Lors
de la signature de ce veto, dans le bureau ovale de la Maison Blanche,
Donald Trump a pris soin de faire venir à ses côtés des représentants de
la police des frontières et des proches de personnes tuées par des
immigrants clandestins aux Etats-Unis. « Le Congrès a la liberté de voter cette résolution et j’ai le devoir d’y opposer mon veto », a-t-il déclaré à cette occasion. « Les gens n’aiment pas le mot invasion mais c’est bien de cela dont il s’agit », a-t-il ajouté en évoquant l’immigration clandestine.
« Cauchemar humanitaire »
Le
président américain avait déclenché l’arme de l’urgence nationale il y a
un mois après le refus du Congrès de lui octroyer les 5,7 milliards de
dollars de budget (5 milliards d’euros) qu’il réclamait pour construire
son mur anti-migrants à la frontière mexicaine. Et si le président
américain en est arrivé à signer un veto, c’est que douze sénateurs
républicains l’ont désavoué jeudi en approuvant la motion en compagnie
des démocrates.
Pendant plusieurs jours, M. Trump avait pourtant mis la pression sur les sénateurs de son camp afin d’éviter ce revers. « La frontière sud est un cauchemar humanitaire et pour la sécurité nationale », avait-il encore tweeté dans la matinée, affirmant qu’un « vote en faveur de la résolution » revenait à voter pour « la criminalité ».
Il
avait aussi tenté, sans convaincre, de justifier la constitutionnalité
de sa décision de recourir à cette mesure d’exception pour obtenir
quelque huit milliards de dollars pour la construction du mur. Mais en
déclarant l’urgence nationale mi-février pour financer le mur, les
sénateurs estiment que M. Trump a piétiné les pouvoirs du Congrès.
Par Lemonde