Algérie : nouvelles manifestations monstres après l'annonce du report de la présidentielle

Les Algériens ont encore manifesté en nombre vendredi, quelques jours après les annonces d'Abdelaziz Bouteflika, qui a renoncé à un 5e mandat. 
Les Algériens ont encore manifesté en nombre vendredi, quelques jours après les annonces
d'Abdelaziz Bouteflika, qui a renoncé à un 5e mandat.
Les annonces d'Abdelaziz Bouteflika n'ont pas fait baisser la mobilisation, au contraire. Les Algériens, qui reprochent au président d'avoir prolongé sine die son mandat au-delà du terme prévu, sont à nouveau descendus dans la rue vendredi. Selon une source proche de la gendarmerie nationale algérienne, on dénombrait à 16h environ 7 millions de manifestants pour les seules villes d'Alger, Oran et Béjaïa. Dans la capitale, aucun chiffre n'a été communiqué ni par les autorités ni par les manifestants, mais la foule était au moins aussi nombreuse que vendredi dernier, lorsqu'elle avait été jugée exceptionnelle par les médias et analystes algériens.
Les Algériens ont encore manifesté en nombre vendredi, quelques jours après les annonces d'Abdelaziz Bouteflika, qui a renoncé à un 5e mandat.

Les rues d'Alger noires de monde

A Alger, hommes, femmes et enfants ont arpenté dans une ambiance festive, avenues et rues autour du carrefour de la Grande-Poste, bâtiment emblématique du coeur de la capitale. Le carrefour était noir de monde, comme les rues qui y mènent, la foule se concentrant sur plus de deux kilomètres sur une large artère qui y débouche, selon une journaliste de l'AFP sur place. "On voulait des élections sans Boutef, on se retrouve avec Bouteflika sans élections", pouvait-on lire sur une pancarte. "Quand on dit 'non au 5e mandat', [Bouteflika] nous dit 'on garde le 4e, alors'", indiquait une autre.
De nombreux manifestants venus de province ont expliqué à l'AFP avoir passé la nuit à Alger chez des parents ou amis, craignant de ne pouvoir rejoindre la capitale vendredi en raison de barrages ou en l'absence de transports publics. "Vous faites semblant de nous comprendre, on fait semblant de vous écouter", indiquaient d'autres pancartes de manifestants, en réponse aux efforts déployés par le pouvoir pour tenter de convaincre que le chef de l'Etat avait répondu à la colère des Algériens.

Des slogans hostiles à la France

Une nouveauté a marqué cette manifestation : de nombreuses pancartes à Alger fustigeaient la France, ancienne puissance coloniale, et Emmanuel Macron, qui a "salué la décision du président Bouteflika", tout en appelant à une "transition d'une durée raisonnable". "C'est le peuple qui choisit, pas la France", proclamait une grande banderole. "L'Elysée, stop! On est en 2019, pas en 1830", date de la conquête de l'Algérie par la France, rappelait une pancarte.
Oran, Constantine et Annaba, les 2e, 3e et 4e villes du pays ont également été le théâtre de mobilisations très importantes, selon des journalistes de médias locaux sur place, comme beaucoup d'autres villes du pays moins importantes.
(leJDD.fr avec AFP)