Le leader de l’opposition s’est autoproclamé président par intérim du
pays le 23 janvier, et a été
reconnu à ce poste par une cinquantaine de
pays.
Le président du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, également chef de
file de l’opposition, a été révoqué de son poste, jeudi 28 mars, ont
annoncé les autorités vénézuéliennes. Le principal opposant du président
Nicolas Maduro a été en outre déclaré inéligible durant quinze ans pour
corruption présumée.
Le contrôleur général de la
République, Elvis Amoroso, chargé de veiller à la transparence de
l’administration au Venezuela, a décidé d’« interdire l’exercice de toute fonction élective au citoyen [Juan Guaido] pour la durée maximale prévue par la loi », a-t-il déclaré à la télévision d’Etat.
Quatre-vingt-onze voyages hors du territoire
Selon
M. Amoroso, Juan Guaido ne justifie pas, dans ses déclarations de
patrimoine, certaines dépenses réalisées au Venezuela et à l’étranger
avec des fonds provenant d’autres pays. « Il a effectué plus de quatre-vingt-onze voyages hors du territoire pour un coût supérieur à 310 millions de bolivars [quelque 94 000 dollars au taux actuel], sans justifier l’origine de ces fonds », a expliqué le contrôleur général. Ce dernier avait annoncé le 11 février l’ouverture d’une enquête visant l’opposant.
Juan Guaido s’est autoproclamé président par intérim du pays le 23 janvier
et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les
Etats-Unis. Deux mois plus tard, le Venezuela reste confronté à la plus
grave crise de son histoire avec une économie au ralenti, une monnaie
naufragée et des pénuries de tout.
Les deux « présidents » rivaux avaient convoqué samedi des rassemblements de leurs partisans, à Caracas « contre le terrorisme » pour M. Maduro, à Barcelona (nord-est) pour Juan Guaido, qui a entamé une tournée du pays destinée, compte-t-il, à le mener « jusqu’à Miraflores », le palais présidentiel.
M. Maduro
et son gouvernement ont accusé Juan Guaido et son bras droit, le député
Roberto Marrero, arrêté le 21 mars par les services de renseignements,
de fomenter des opérations terroristes avec l’argent de l’Etat bloqué
par les sanctions américaines.