Une page Facebook suspectée d’appartenir à un escadron de la mort de la police kényane a été fermée par le réseau social. Baptisée « Nairobi Free Crime », très suivie, elle était connue pour diffuser des photos violentes de présumés criminels exécutés de façon extrajudiciaire.
La police kényane est soupçonnée d’utiliser Facebook pour repérer
des criminels présumés et les exécuter en dehors de tout cadre légal.
Des actes dénoncés par des défenseurs des droits de l’homme et objets
d’une enquête de la BBC il y a deux semaines.
Depuis
quelques années, plusieurs pages ont en effet été créées sur le réseau
social. Y sont publiées des images de jeunes gangsters, de leurs crimes,
de leurs zones d’opération ou encore des armes qu’ils possèdent.
Quelques jours ou semaines plus tard, ces criminels sont retrouvés
assassinés. Des images très violentes de leurs corps sont alors postées
sur ces mêmes pages Facebook, avec en commentaire des avertissements
pour les membres de gangs encore en liberté.
Voyant leur profil
apparaître sur certaines pages, des jeunes des quartiers sont entrés
dans la clandestinité, d’autres ont demandé la protection de défenseurs
des droits de l’homme.
Les ONG soupçonnent la police de gérer ces
profils Facebook. Mais les forces de l’ordre démentent. Joseph Boinett,
l’ancien chef de la police, a déclaré que ces comptes en ligne étaient
gérés par « un civil passionné par les questions de sécurité ».
Alerté
à plusieurs reprises, Facebook s’était jusqu’à présent contenté de
flouter des photos. Le réseau social vient finalement de supprimer la
page « Nairobi Free Crime », suivie par 300 000 personnes.