
Il avait pour habitude de dire : « Un homme doit épouser plusieurs femmes parce qu’un homme a
besoin de plusieurs femmes »
Célèbre pour avoir épousé vingt-sept femmes le même jour lors d’une
cérémonie vaudou, Fela Kuti est surtout un musicien engagé qui a marqué
d’une empreinte indélébile l’Histoire contemporaine du Nigéria.
Fela Anikulapo Kuti de son vrai nom Fela Hildegart Ransome est
l’inventeur de l’afrobeat, fusion de funk, de jazz, de musique
traditionnelle nigériane et des rythmes yorubas.
Nourri aux
idéaux de Marcus Garvey, Malcom X ou Kwame Nkrumah, Fela esquive la
carrière de médecine que son père veut lui tracer. Après des études de
musique au Trinity College de Londres, c’est d’un voyage aux Etats-Unis
et d’une rencontre avec Sandra Isidor, jeune Black Panthers, qu’il
ramène le verbe contestataire de sa musique. A son retour trop
britanniques de son nom et rebaptise son groupe « The Africa 70 » pour
marquer sa volonté panafricaniste.
En 1975, Fela se débarrasse de
ses noms Hildegart Ransome qu’il considère comme une souillure héritée
du colonisateur. Il s’appelle dorénavant Fela Anikulapo Kuti. Anikulapo
signifie littéralement en yoruba « celui qui porte la mort dans sa
gibecière ». En effet, à sa naissance, sa grand-mère était allée voir un
médium qui lui fit la prédiction suivante : « cet enfant portera la
mort dans sa gibecière ». Kuti signifie « qui ne peut être tué par la
main de l’homme ». En 1976, après la sortie de son album antimilitariste
Zombie, sa maison baptisée Kalakuta est attaquée par l’armée et sa
mère, Funmilayo Ransome-Kuti, grande nationaliste alors âgée de 78 ans
est défenestrée. Elle succombera quelques mois plus tard des suites de
ses blessures.
Il épouse 27 femmes le 20 février 1978 lors d’une
cérémonie vaudou. Il s’engage alors dans un système rotatif consistant à
ce que, seulement 12 d’entre ses femmes vivent avec lui à un moment
donné. Juste après le mariage, il a des rapports sexuels avec une, puis
une autre, puis une autre jusqu’à ce qu’il satisfasse les 27. Peu de
temps après, il emmène ses 27 épouses au Ghana pour une line de miel.
Très actif sexuellement, il décide de mettre en place un planning pour
ses différentes épouses : 3 par jour et 5 lors des jours de grandes
formes.
En 1979, « celui qui porte la mort dans sa gibecière »
fonde son parti politique baptisé le Movement Of the People (M.O.P.) et
se déclare candidat à l’élection présidentielle de 1983. Pour le
neutraliser, le régime le jette en prison.

Fela Kuti a rendu
l’âme le 2 août 1997, terrassé par le SIDA (Une « maladie inventée par
les blancs », disait-il, contre laquelle il avait refusé tout
traitement). Malgré la haine que lui vouaient les autorités politiques
et militaires du Nigéria, quatre jours de deuil national sont décrétés
et le 12 août, plus d’un million d’habitants de Lagos lui rendent
hommage.
Source : Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’Histoire contemporaine de l’Afrique, Arol KETCHIEMEN