
Alamine Ousmane Mey, le ministre en charge
de l’Economie et l’Association internationale de
développement (IDA),
filiale de la Banque mondiale, ont signé le 15 octobre à Washington
(Etats-Unis), un accord de financement d’un montant de 200 millions de
dollars américains (soit environ 117, 744 milliards FCFA). Ceci dans le
cadre de la deuxième opération d’appui aux politiques de développement
pour la consolidation budgétaire et la croissance inclusive au Cameroun.
Se félicitant de cet accord, Alamine Ousmane Mey a déclaré : « Par cet accord de financement à concurrence de 117, 744 milliards FCFA, le Trésor public camerounais bénéficiera d’importantes ressources financières pour faire face aux engagements de l’Etat. Je salue la décision de la Banque mondiale de doubler le montant initialement prévu, 100 millions de dollars,
pour le porter à 200 millions de dollars. De plus, je voudrais me
réjouir de ce que les conditions de financement ont également été
assouplies. En effet, les ressources mises à disposition sont sous forme
de crédit IDA et non sous la forme de prêt BIRD comme ce fût le cas
pour la première opération ».
La première opération conclue en décembre
2017 était, elle aussi, d’un montant de 200 millions de dollars. Elle
visait à récompenser les réformes préalables ayant permis au pays de
conclure son programme économique et financier avec le Fonds monétaire
international.
La signature de ce second accord,
indique-t-on au ministère de l’Economie (Minepat), est également
l’aboutissement de la mise en œuvre satisfaisante d’autres réformes. Ces
réformes visaient à améliorer la consolidation budgétaire, accroître la
diversification de l’économie et renforcer la protection des personnes
vulnérables.
Réformes
Pour ce qui est de la consolidation
budgétaire, le Cameroun déclare avoir réussi l’inscription dans la Loi
de finances de 2019 des mesures visant la réduction des dépenses
fiscales relatives aux impôts indirects à hauteur de 100
milliards FCFA ; l’adoption d’un nouveau code des marchés publics en
juin 2018 ; la signature en novembre 2018 d’un arrêté visant à redéfinir
les principes de création et de fonctionnement des commissions, des
comités, comités ad hoc et groupes de travail et la signature en juin
2019 d’un décret fixant les catégories d’entreprises publiques, la
rémunération, les indemnités et les avantages de leurs dirigeants.
En ce qui concerne la compétitivité, les
réformes visaient l’amélioration de la viabilité financière du secteur
de l’énergie et le renforcement de la confiance du secteur privé ;
l’amélioration de l’entretien routier et la gestion du patrimoine
routier ; l’amélioration de la compétitivité des ports et de la
performance des plateformes et des chaînes logistiques.
Au titre des réformes dans ce secteur, le
Minepat note l’amélioration de la gestion du paiement des factures de
consommation de l’administration centrale ; l’apurement des arriérés de
l’Etat et la régularisation du paiement des subventions de l’Etat
vis-à-vis du concessionnaire Eneo ; la mise en œuvre de
l’approvisionnement du compte dédié au Fonds routier logé à la Banque
centrale (Beac), en vue du paiement régulier dû au programme d’entretien
routier antérieur à 2017 et l’exécution du programme prioritaire
2018/2019.
S’agissant de la protection des personnes
vulnérables, les réformes avaient pour objectifs l’accroissement de la
performance et de la qualité des soins dans les formations sanitaires,
l’amélioration de l’accès aux manuels scolaires et l’augmentation du
niveau de financement du programme filets sociaux.
Ainsi, les réformes ont concerné, entre
autres, la liquidation des crédits alloués aux formations sanitaires ;
l’approvisionnement en médicaments et autres dispositifs médicaux auprès
des fournisseurs agréés (publics ou privés) ; l’adoption par la
Commission nationale chargée du suivi et de l’évaluation de la politique
nationale du livre, manuel scolaire et autres manuels didactiques d’un
document d’orientation pour la préparation de la nouvelle politique
relative aux manuels scolaires pour l’enseignement préscolaire, primaire
et secondaire.
En outre, l’Etat a mis en place une ligne
budgétaire dans la Loi de finances 2019, dotée d’un budget de 4,5
milliards FCFA, correspondant à la couverture de 11 250 ménages dans le
cadre du programme filets sociaux.
Sylvain Andzongo
Par Agence Ecofin