![Huawei est la cible de nombreuses critiques [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP] Huawei est la cible de nombreuses critiques](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_640_360/public/000_1v45zu_5f0ded3968b76_0.jpg?itok=qjbbLXXJ)
Huawei de nouveau dans le viseur. Le
Royaume-Uni a annoncé mardi qu'il allait expurger son réseau
5G de tout
équipement produit par le géant chinois en raison d'un risque pour la
sécurité du pays. Un durcissement qui risque d'exacerber les tensions
avec Pékin mais réjouit Washington.
L'achat de nouveaux équipements Huawei sera interdit après le 31
décembre 2020 et les équipements existants devront être retirés d'ici
2027. «Le meilleur moyen de sécuriser notre réseau est que les
opérateurs cessent d'utiliser les équipements Huawei pour construire le
futur réseau 5G britannique», a déclaré le ministre chargé de la Culture
et du Numérique, Oliver Dowden, à la chambre des Communes à l'issue
d'une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC) présidée par le
Premier ministre conservateur Boris Johnson.
«Cela n'a pas été une décision facile, mais c'est la bonne pour les
réseaux télécoms britanniques, pour notre sécurité nationale et pour
notre économie - maintenant comme à long terme», a-t-il ajouté. Londres
était soumis depuis des mois à de fortes pressions de l'administration Trump, qui accuse Huawei d'espionnage à la solde de Pékin
- ce qu'il nie. La Maison-Blanche s'est dans la foulée félicitée de
cette décision qui «reflète un consensus international grandissant sur
le fait que Huawei et d'autres acteurs représentent une menace pour la
sécurité nationale car ils restent redevables au Parti communiste
chinois», a tweeté Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale de
Donald Trump.
Dans un communiqué, Huawei a jugé «regrettable que (son) futur
au Royaume-Uni ait été politisé, à cause de la politique commerciale
américaine et non pour des raisons de sécurité». Selon Oliver Dowden,
les sanctions américaines imposées en mai au géant chinois, destinées à
lui couper l'accès aux semi-conducteurs fabriqués avec des composants
américains, ont pesé dans la décision britannique. Londres s'inquiète
d'un recours du groupe à des composants de rechange susceptibles de
poser de nouveaux risques en termes de cybersécurité.
Un contexte de tensions entre le Royaume-Uni et la Chine
Malgré plusieurs mises en garde américaines, le gouvernement
britannique avait permis en janvier au géant des télécoms chinois de
construire jusqu'à 35% de l'infrastructure non stratégique nécessaire
pour déployer le nouveau réseau 5G du pays.
Mais face à la grogne de Washington et de députés conservateurs, le
gouvernement avait laissé entendre qu'il durcirait sa position.
Cette décision risque aussi d'envenimer les relations entre
le Royaume-Uni et la Chine, déjà dégradées ces dernières années après
avoir connu un «âge d'or» sous l'ancien Premier ministre conservateur
David Cameron. Tandis que le Royaume-Uni recherche de nouveaux alliés,
en Asie notamment, depuis sa sortie de l'Union européenne fin janvier,
sa relation avec Pékin s'est tendue récemment avec l'entrée en vigueur à Hong Kong d'une loi controversée sur la sécurité, imposée par Pékin et vivement dénoncée par Londres, ancienne puissance coloniale.
Par CNEWS avec AFP
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