INTERVIEWSon mari urgentiste est mort du coronavirus en avril dernier. Depuis, Claire Loupiac tente de mettre en lumière les failles de la puissance publique dans la gestion de l'épidémie,
qui ont conduit selon elle à la contamination de son époux, Éric
Loupiac, qui officiait à l'hôpital de Lons-le-Saunier, dans le Jura. Sur
Europe 1, la veuve du médecin explique pourquoi elle ne se rendra pas à
l'hommage national rendu aux soignants pour le 14-Juillet, mardi, à Paris. Elle exige également "des explications sur ce qui s'est passé dans cette crise".
Selon
Claire Loupiac, les intentions de l'exécutif avec cet hommage ne sont
pas les bonnes : "Je regrette qu'on ait mélangé la fête nationale, le
14-Juillet, avec l'hommage aux soignants", déplore-t-elle. "Pour moi,
l'hommage aux soignants décédés devait être rendu sous forme d'un deuil
national, comme en Italie ou en Espagne. J'ai l'impression qu'en France,
on ignore les victimes et on mélange les choses." Plus encore, "il est
hors de question que nos dirigeants s'en sortent avec les honneurs",
prévient-elle.
"Le
combat" qu'elle veut mener pour la "mémoire" de son mari se matérialise
également par une plainte, qui sera "déposée d'un jour à l'autre" pour
mise en danger de la vie d'autrui. "J'attends des explications de ce qui
s'est passé dans cette crise. Il y a beaucoup de coupables, j'ai
énormément de preuves", avance-t-elle. Claire Loupiac veut en tout cas
qu'une "crise comme ça" ne "recommence" pas : "C'est la crise de trop et
mon mari en est malheureusement la victime."