Des militaires à la retraite appellent l'armée à expulser Trump de la Maison-Blanche s'il n'est pas réélu et qu'il refuse de partir en janvier prochain.
Deux officiers à la retraite ont écrit une lettre ouverte au général Mark Milley,
président du Comité des chefs d'état-major interarmées, lui demandant
en gros d'organiser un coup d'État militaire dans le cas où le président
Donald Trump perdrait les élections mais tenterait tout de même de
rester en place le 20 janvier prochain.
«Si Donald Trump refuse de quitter le pouvoir à l'expiration de son mandat constitutionnel, écrivent-ils pour Defense One, un site sur la sécurité nationale extrêmement fréquenté, l'armée des États-Unis devra utiliser la force pour le faire partir, et vous devrez en donner l'ordre.»
Les
auteurs, John Nagl et Paul Yingling, ont tous deux été
lieutenants-colonels pendant la guerre en Irak où ils ont acquis une
certaine notoriété, pas toujours appréciée, de critiques fervents des
traditions les plus rigides de l'armée, et notamment de son incapacité à promouvoir
les officiers les plus créatifs –tendance que leurs écrits sur le sujet
ont contribué à faire évoluer. Comme beaucoup de journalistes
spécialistes de la Défense, je les connais tous les deux depuis
longtemps; Nagl a été un personnage majeur et la source d'un de mes
livres: The Insurgents: David Petraeus and the Plot to Change the American Way of War.
Cependant,
leur lettre à Milley avance une idée non seulement terrible mais
également tout à fait inutile. Elle renvoie à une dangereuse
idéalisation de l'image du Grand Général à Cheval sauveur de la
démocratie, et à une surprenante incompréhension de la relation
appropriée entre les autorités civile et militaire –surprenante parce
que Nagl et Yingling sont tous deux spécialistes du sujet.
Fred Kaplan — Traduit par Bérengère Viennot
Par Slate.fr