![Une source judiciaire a rapporté vendredi cinq nouvelles arrestations parmi les fonctionnaires des douanes et du port, notamment des ingénieurs. [AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_640_360/public/000_1wc9ku_1_5f2d885b3616d.jpg?itok=BMompR8b)
Le chef du mouvement libanais du
Hezbollah, Hassan Nasrallah, a «nié catégoriquement», ce
vendredi 7
août, que son organisation possédait un «entrepôt d'armes» dans le port
de Beyrouth, secoué par une explosion meurtrière et destructrice.
«Je nie totalement, catégoriquement, qu'il y ait quoi que ce soit à
nous dans le port, ni entrepôt d'armes, ni entrepôt de missiles (...) ni
une bombe, ni une balle, ni nitrate» d'ammonium, a martelé le chef du
Hezbollah dans une allocution télévisée, après des accusations dans les
médias ou au sein de l'opinion publique pointant du doigt l'influent
mouvement chiite libanais.
L'explosion dans le port de Beyrouth mardi a fait plus de 150 morts
et 5.000 blessés. Elle a été provoquée selon les autorités par plusieurs
tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans dans un entrepôt
«sans mesures de précaution», de l'aveu même du Premier ministre. En
visite à Beyrouth jeudi, le président français Emmanuel Macron a réclamé
une enquête internationale «transparente».
Il a rencontré des représentants des principales forces politiques,
dont le Hezbollah, et appelé à «changer le système» et arrêter «la
division du Liban». Déplorant une «tragédie humaine» après le drame du
port, M. Nasrallah a salué la visite de M. Macron. «Nous regardons
positivement toute assistance et toute expression de sympathie envers le
Liban, et toute visite au Liban ces jours-ci, surtout si elle s'inscrit
dans le contexte de l'aide du Liban et du rassemblement», a souligné M.
Nasrallah.
Une source judiciaire a rapporté vendredi cinq nouvelles arrestations
parmi les fonctionnaires des douanes et du port, notamment des
ingénieurs, portant à 21 le nombre total de personnes placées en
détention provisoire. «Si l'armée a la confiance de tous les Libanais et
des forces politiques et
des leaders politiques, allez-y, chargez l'armée libanaise de mener
l'enquête et d'annoncer les résultats, si vous dites que vous avez
confiance en elle», a souligné vendredi M. Nasrallah.
«Si dans ce dossier, l'Etat libanais et la classe politique, que ce
soit le pouvoir ou l'opposition, ne réussissent pas à obtenir de
résultat dans l'enquête et n'arrivent pas à traduire en justice» les
responsables, «cela signifie qu'il n'y a pas d'espoir de construire un
Etat» au Liban. Poids lourd de la vie politique libanaise, seule faction
à ne pas avoir abandonné son arsenal militaire au sortir de la guerre
civile (1975-1990), le Hezbollah est un grand ennemi du voisin
israélien. L'organisation chiite libanaise, soutenue par Téhéran,
intervient militairement dans le conflit en Syrie voisine au côté du
régime de Bachar al-Assad. Dans la Syrie en guerre, des positions du
Hezbollah et ses convois d'armes ont été pris pour cible par des
bombardements israéliens ces dernières années.
Par
AFP avec CNEWS