C’est une figure importante de la République démocratique du Congo (RDC) qui s’en va. L’influent archevêque émérite de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, est mort, dimanche 11 juillet, à Paris à l’âge de 81 ans, six jours après son évacuation dans un « état critique ». Les causes de sa mort n’ont pas été révélées.
« Vaillant soldat du Christ, repose en paix. En attendant les dispositions officielles de la chancellerie de Kinshasa, nous prions pour l’âme de notre archevêque émérite de Kinshasa », a écrit sur Twitter l’abbé Jean-Marie Konde, chargé de la communication de l’archidiocèse de Kinshasa.
Sur place, vers 16 h 15, des cloches de la cathédrale Notre-Dame du Congo ont retenti. Un sacristain est venu installer l’effigie du prélat défunt à l’autel alors que des femmes, en pleurs, ont commencé à affluer dans l’enceinte de l’église.
Un rôle majeur pour l’ouverture démocratique de la RDC
Avec la conférence épiscopale et sous l’influence de Laurent Monsengwo, l’Eglise catholique a joué un rôle majeur pour l’ouverture démocratique pendant les dernières années de la dictature du président Mobutu Sese Seko (1965-1997). Mgr Monsengwo avait été l’une des voix critiques à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en RDC (ex-Zaïre) : ceux du dictateur Mobutu Sese Seko, de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), de Joseph Kabila (2001-2019) puis de Félix Tshisekedi.
Ordonné prêtre en 1963, fait cardinal par Benoît XVI en 2010, cette grande figure de l’Eglise catholique africaine avait cédé son fauteuil à la tête de l’archidiocèse de Kinshasa à Mgr Ambongo en novembre 2018. L’Eglise catholique en RDC, seule institution réellement présente sur l’ensemble du territoire et dont se revendiquent environ 40 % de la population, jouit d’une audience sur les questions politiques et sociales qui dépasse largement le cercle de ses fidèles.