"La France n'est plus la France". Cette sentence est signée Donald
Trump. L'idée a été répétée plusieurs fois
pendant sa campagne. Le
candidat républicain avait asséné ce jugement une première fois dans le
magazine Valeurs actuelles, considérant que "Paris n'était plus ce
qu'elle était". En septembre, il était revenu à la charge, évoquant une
conversation avec des proches:
"J'ai des amis qui vont en France
chaque année. Ils adorent ce pays. Je leur ai demandé: et cette année,
comment ça s'est passé? Ils m'ont répondu: 'on ne va plus en France. La
France n'est plus la France'."
François Hollande avait peu goûté
cette sortie. "C'est quand on s'abaisse qu'on ne se ressemble plus",
avait répliqué le président français.
Une France "mise en péril par le terrorisme"
Dans
la veine des "no-go zones" évoquées sur Fox News, Donald Trump juge la
situation française "catastrophique" sur le plan de la sécurité. Pour le
républicain nouvellement élu, notre pays serait "mis en péril par le
terrorisme". L'été dernier, sur la chaîne NBC, il avait cité une liste
de pays, dont la France et l'Allemagne, pour lesquels il envisageait de
durcir les conditions d'entrée sur le territoire américain de leurs
ressortissants. Les deux pays ont été confrontés à des attentats sur
leurs sols.
"Si j'avais été au Bataclan, je peux vous dire que
j'aurais ouvert le feu", avait aussi déclaré Trump. Une manière de
défendre le port d'armes, qui reste outre-Atlantique un droit
constitutionnel.
Des visas bientôt plus difficiles à obtenir?
Dans
les mois à venir, il pourrait devenir moins aisé pour les Français de
se rendre aux Etats-Unis: Donald Trump avait réclamé des "enquêtes
poussées" sur certains citoyens, notamment français. Le président
élu n'entend pas réitérer "la faute" des Européens, qui consisterait
à "autoriser des personnes (des terroristes, Ndlr) à venir sur le
territoire".
Une autre proposition d'interdire l'entrée aux
musulmans étrangers avaient aussi suscité un tollé. Beaucoup, dans le
camp républicain, jugeaient cette restriction anticonstitutionnelle.
Mitterrand? "Un type arrogant, totalement stupide"
En
1987 déjà, dans une interview au magazine américain Manhattan
Inc. exhumée par Slate, le successeur d'Obama posait cette exigence que
la France se voit dépossédée de ses capacités de frappe nucléaire.
“Oui,
ils (les Français, Ndlr) ont la bombe, mais ils n’ont pas aujourd’hui
les capacités de frappe qu’ils auront dans cinq ans. S’ils n’y renoncent
pas – et je ne parle pas de réduire, ni même de cesser de produire des
bombes, parce que cesser ne signifie rien. Je veux dire se débarrasser
de toutes leurs bombes. Et s’ils ne le font pas, j’imposerai à ce pays
des sanctions tellement dures, tellement incroyables.”
Au
passage, Donald Trump avait aussi éreinté François Mitterrand, "un type
arrogant, totalement stupide, qui essaie de regagner du terrain en
vendant sa technologie nucléaire à tout le monde et c’est une honte, une
honte."
L'avenir dira si le président Trump traduira ou non en actes ses marques d'hostilité répétées à l'égard de la France.

