L’année
2018 devrait être encore plus difficile pour les entreprises installées
sur le territoire camerounais. C’est
du moins ce que pense le
Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le plus ancien et le plus
important regroupement des patrons du pays, dans un communiqué officiel
publié le week-end dernier.
«Le
Gicam n’a pas été consulté sur le contenu de la Loi de Finances 2018,
malgré ses demandes multiples et répétées. Bien plus, le Gicam a
découvert avec étonnement et consternation, à la lecture du document
paru et présenté par la presse comme étant l’avant-projet de Loi de
Finances, que ses initiateurs n’ont pas pris en compte la quasi-totalité
de ses propositions, pourtant dûment motivées et transmises au
gouvernement en temps utile», se désole le regroupement patronal dirigé par Célestin Tawamba (photo).
Mais, cette mise à l’écart du patronat dans le processus d’élaboration d’une loi pourtant «essentielle
pour le secteur privé (…), au regard de son impact sur la fiscalité, la
compétitivité et bien d’autres aspects vitaux des entreprises», n’est pas le seul grief que fait le Gicam au gouvernement camerounais.
Ce
regroupement patronal s’inquiète également d’une asphyxie quasi
programmée des entreprises exerçant sur le territoire camerounais, si le
projet de Loi de Finances qui sera examiné par les parlementaires, dans
les prochains jours, venait à être adopté en l’état. Car, révèle le
Gicam, «ledit document contient des dispositions qui, si elles
venaient à être adoptées, imposeraient des contraintes insupportables
aux entreprises, remettant ainsi en cause tous les efforts entrepris,
ces dernières années, par le gouvernement et le Gicam, pour créer les
conditions de la confiance au sein du secteur privé».
Parmi les dispositions qui fondent les inquiétudes du premier regroupement patronal du Cameroun, il y a notamment, apprend-on, «l’augmentation
attendue de la pression fiscale (au cours de l’année 2018), le
caractère répressif du projet de Loi et l’affaiblissement du dispositif
de remboursement des crédits de TVA (taxe sur la valeur ajoutée)».
En effet, le Gicam soupçonne le gouvernement «de
faire de l’exigence (…) d’accroître les recettes budgétaires, une
source d’affaiblissement des entreprises sur le marché national et les
marchés à l’exportation».
Brice R. Mbodiam
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